Roman policier ou conte philosophique ? Ni l'un ni l'autre sans doute, mais le récit d'un poète admirablement habile à créer des climats, à susciter des personnages.
La pension Temporel abrite des hôtes singuliers, un maniaque des soldats de plomb, une femme énigmatique déguisée le jour en institutrice, et surtout le peintre Stève, acharné à peindre la réalité invisible (sa toile s'intitule « le Seuil du jardin »), puis Swaine, le vieux prof de philosophie « ennemi personnel du désespoir humain », et tout absorbé dans la construction d'une mystérieuse « machine à ressusciter le passé ». Une partie s'engage où le réel gagne contre le rêve. Swaine meurt et sa machine est détruite par une sorte de « ministère de la contrainte ».