Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Le Château

Franz KAFKA

Titre original : Das Schloss, 1926
Première parution : Leipzig, Allemagne : Kurt Wolff Verlag, 1926
Traduction de Bernard LORTHOLARY

GARNIER-FLAMMARION , coll. GF-Flammarion n° 428
Dépôt légal : octobre 1993
Roman, 384 pages, catégorie / prix : 6
ISBN : 2-08-070428-1
Genre : Fantastique


Autres éditions
   in Oeuvres complètes, tome 1, GALLIMARD, 1989
   GALLIMARD, 1992, 1996
   LIVRE DE POCHE, 2007
   POCKET, 1996

Quatrième de couverture
     « C'était le soir tard, lorsque K. arriva. Le village était sous la neige. La colline du Château restait invisible, le brouillard et l'obscurité l'entouraient, il n'y avait pas même une lueur qui indiquât la présence du grand Château. K. s'arrêta longuement sur le pont de bois qui mène de la route au village, et resta les yeux levés vers ce qui semblait être le vide... ».
     K. entame là un long et harassant combat avec ce mystérieux Château, comme dans Le Procès un autre K. luttait contre un Tribunal omniprésent et pourtant insaisissable.
     Le fondé de pouvoir Joseph K. rêvait de se justifier. Le géomètre K. désire être reconnu et accepté. Parviendra-t-il même à prendre la mesure de son impuissance et de son ignorance ?.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LIVRE DE POCHE, Littérature & Documents (2022)

Par une froide nuit d'hiver, K. entre dans une auberge et, le patron n'ayant aucune chambre pour lui, accepte de passer la nuit à même le sol de la grande salle. Il est le nouvel arpenteur embauché par le château qui se tient au-delà du village, mais il est aussi un étranger qui attire immédiatement l'attention des autochtones. Or les usages sont particuliers au village, et les choses vont prendre un tour étrange dès cette première nuit.

Qui connaît vaguement Kafka ou a entendu parler de ses romans a tôt fait de citer la critique de l'administration, la charge contre son poids, son opacité, son pouvoir démesuré et ses arcanes labyrinthiques... Mais rien n'est plus simpliste que de s'arrêter à cette idée en ce qui concerne le présent roman.

Il convient tout d'abord d'observer l'humour omniprésent. S'il ne saute pas aux yeux du lecteur immédiatement, c'est que celui-ci est d'abord extrêmement dérouté par l'absurdité des situations. Voilà un homme qui entend passer une nuit au sol devant le comptoir d'une auberge ; qui reçoit de son autorité de tutelle deux « anciens assistants » qu'il ne connaît pas et qui se comportent comme des enfants ; à qui on apprend que son poste n'existe tout simplement pas et que l'erreur serait à mettre à son crédit s'il avait le mauvais goût d'insister ; qui insiste pourtant et qui est prêt à se marier quelques heures après son arrivée seulement... Pour ne rien arranger, il fait lui-même preuve d'une arrogance qui confine parfois à la suffisance. L'identification à un quelconque personnage est difficile et tout ce beau monde fait tellement fi des bizarreries qu'on en vient à se demander si les mœurs de la Mitteleuropa peinte par Kafka sont effectivement si différentes des nôtres.

Mais les chapitres se succèdent en faisant fi de toute direction dans la narration et semblent les uns après les autres réinventer la réalité. L'histoire revêt les atours d'une rêverie. Si le héros ne cesse de protester et d'invoquer sa détermination et son courage pour obtenir gain de cause, l'enchaînement des situations s'avère rapidement tout à fait hors de son contrôle et échappe à tout motif. Comme dans un rêve, les actions du héros n'ont d'autre incidence que d'apporter de nouvelles rencontres, de nouveaux rebondissements. Le regard se dessille alors lentement et un monde aux lois étranges mais d'une logique toute familière apparaît. Dans ce village où est arrivé K., tous vivent dans une crainte, une méfiance ou au contraire une exaltation qui semblent dues au château, c'est à dire au lieu de pouvoir, à ses résidents qui paraissent hors d'atteinte du commun des mortels. Mais à mieux y regarder, le sujet n'est pas tant la puissance de ce lieu régalien que la manière de chacun des habitants de vivre avec cette autorité ; les calculs des uns, la bassesse ou les mesquineries des autres. Et chaque déplacement de K. va l'emmener à la rencontre d'un nouveau personnage qui va apporter davantage de détails, mais aussi un point de vue différent, une manière de pensée tout aussi implacable que discordante de celle précédemment exposée.

Kafka dessine un microcosme dans lequel l'ombre seulement du pouvoir suffit à pousser les gens à la censure, à l'auto-surveillance et à la misère. Le tout avec un sourire au coin des lèvres qui finit par gagner le lecteur. La préface de l'édition 2007 du Livre de Poche fournit de précieuses clefs sur le moment de l'écriture du roman, sa forme et la traduction.

David SOULAYROL
Première parution : 6/10/2022
nooSFere

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Schloß (Das) , 1962, Sylvain Dhomme (Téléfilm)
Le Château , 1968, Rudolf Noelte
Le Château , 1984, Jean Kerchbron (Téléfilm)
Linna , 1986, Jaakko Pakkasvirta
Zamok , 1994, Aleksei Balabanov
Castle (The) , 1997, Michael Haneke

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80912 livres, 95919 photos de couvertures, 76974 quatrièmes.
9457 critiques, 43946 intervenant·e·s, 1678 photographies, 3797 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.