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Marlène Dietrich et les Bretelles du Père Eternel

Pierre STOLZE

Première parution : Paris, France : Hors commerce, février 2002
Cycle : Peyr de la Fièretaillade  vol. 3


Illustration de Jeam TAG

HORS COMMERCE (Paris, France), coll. Hors bleu précédent dans la collection n° 31
Dépôt légal : février 2002, Achevé d'imprimer : février 2002
Première édition
Roman, 312 pages, catégorie / prix : 15 €
ISBN : 2-910599-59-0
Format : 13,5 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
   in Les Trois étoiles de Saint Nicolas, ARMADA, 2013

Quatrième de couverture
Une légende raconte que Bouddha lui-même, au cœur du plus terrible des déserts d'Asie Centrale, le Taklamakan, édifia une ville merveilleuse, pour servir de refuge aux caravanes égarées. Durant l'hiver 1924-1925, deux archéologues américains montent une expdition pour tenter de découvrir cette oasis mystérieuse. En pénétrant dans la cité, ils vont mettre la main sur l'Ultime Joyau, la plus sacrée des reliques du bouddhisme, capable de changer le destin du monde et qui attirera aussitôt de multiples convoitises. À commencer par celle des nazis...
 
Marlène Dietrich et les bretelles du Père Éternel, après Marylin Monroe et les samouraïs du Père Noël et Greta Garbo et les crocodiles du Père Fouettard, est le dernier volet d'une trilogie "hollywoodienne" et imaginaire. Trois romans d'aventure, véritables courses-poursuites à travers le temps et l'espace, avec pour seul objectif : ne jamais ennuyer le lecteur.
Unanimement salué par la presse, Marilyn Monroe et les samouraïs du Père Noël a été classé parmi les 49 meilleurs romans de SF jamais écrits, dans l'Encyclopédie "La Bibliothèque Idéale" (Albin-Michel).
Greta Garbo et les crocodiles du Père Fouettard a rassemblé, lui aussi, une presse très élogieuse : "Un roman tout à fait jubilatoire" (Galaxies, Stéphane Nicot), "Chaudement recommandé !" (Casus Belli, Roland C. Wagner), "Un texte intemporel, qui se relit sans vieillir" (L'Année de la fiction).
Pierre Stolze est lauréat du Prix Rosny-Aîné de la SF avec Cent mille images (Denoël, Présence du Futur n° 615) et du prix Fantastic'Art avec La maison Usher ne chutera pas (Gallimard, Folio SF n° 40).
Critiques
     En 1924, deux archéologues américains arpentent les déserts d'Asie Centrale à la recherche d'une cité merveilleuse. A la différence de Jansen, acharné à récupérer l'Ultime Joyau, Sobaros est plus sensible aux charmes de la belle Xiren, descendante directe d'un souverain mongol du XVIIe siècle, et qui se reproduit à l'identique génération après génération. La statue qui la représente en reine des rats est convoitée par de multiples factions mais disparaît, en même temps que l'Ultime Joyau qu'elle recelait, à présent dissimulé dans une paire de bretelles que, vingt ans plus tard, un tortionnaire nazi recherche activement dans les camps de concentration...

     Passé les deux tiers du roman, le rapport avec la science-fiction de ce passionnant récit d'aventures, d'une érudition sans faille, reste peu évident, jusqu'à ce que Pierre Stolze décide, dans la troisième partie, de nouer les fils de cette trame passablement complexe, et de les relier aux deux précédents volumes. On retrouve donc Peyr de la Fièretaillade, alias le Père Noël, époux de Marilyn Monroe, son ennemi Raspoutine alias le Père Fouettard, dans la cité romaine du désert de Désespérance, sur la planète Echo, au milieu d'enfants capables de se diriger dans les couloirs de l'espace-temps et sur qui veillent des samouraïs clonés.

     Ce dernier volet de la trilogie aurait dû s'intituler « Brigitte Bardot et les bretelles du père éternel ». Mais la crainte d'un procès et de droits à payer ont privé l'auteur de sa déclinaison d'initiales doubles suivies d'un « O » final (Marilyn Monroe, Greta Garbo, Brigitte Bardot). Le souvenir de celle-ci subsiste cependant dans la mention des initiales B.B., qui désignent ici le terme allemand utilisé pour la liquidation des juifs durant la seconde guerre mondiale.

     Qu'importe le titre ! Une fois de plus, Stolze nous bombarde d'images exotiques et de récits hétéroclites sans jamais perdre le fil de son intrigue ni faiblir dans le rythme de la narration. De cette concaténation de savoirs, il tire des effets aussi saisissants que jubilatoires. Le style et le vocabulaire sont de la même eau : les finesses d'esprit alternent avec les propos relâchés, Stolze distillant le tout avec la gourmandise d'un plaisantin acharné à surprendre sans dérouter. On appréciera de même la construction de l'ouvrage, où les événements se répètent discrètement (l'enfant tirant le protagoniste par la manche, l'attaque des rats), comme si cette structure secrète donnait à ces épisodes échevelés l'assise invisible dont ils ont besoin. A la façon des auteurs d'Astérix, Stolze mène son récit à plusieurs niveaux : linéaire pour une lecture au premier degré, il accumule des blagues de potache au second tout en distillant de savants clins d'œil à l'adresse des intellectuels. On peut donc tout aussi bien s'amuser de voir passer le commissaire Maigret dans ces pages qu'apprécier la très rimbaldienne allusion glissée dans « C'est l'aube et je tombe au bas d'un bois » sans être aucunement incommodé à la lecture.

     Un feu d'artifice aussi jouissif que brillant !

Claude ECKEN (lui écrire)
Première parution : 1/7/2002 dans Bifrost 27
Mise en ligne le : 11/9/2003


     Convoquée après Marilyn Monroe et Greta Garbo, Marlène Dietrich clôt une trilogie entamée il y a seize ans. Brigitte Bardot était annoncée pour la rime et la double initiale, mais la sénescente dame est acariâtre, procédurière et lepenophile. Mieux vaut Marlène. Que l'on voit d'ailleurs peu. Car on est d'abord en Asie centrale vers 1924, avec une reconstitution érudite et indolore en décor d'une aventure à la Hugo Pratt (Ungern von Sternberg et Raspoutine sont d'ailleurs là). Exploration, services secrets, message codé, meurtre, désert, cité perdue, trahison, tempête de sable, seigneur de la guerre et beauté fascinante, le tout glissant insensiblement vers une fantasy où intervient le rat de la couverture — due à Jeam Tag. C'est du roman d'aventure à l'ancienne, parfaitement maîtrisé, à lire au premier, au second ou au troisième degré. Un régal. Mais qui, si l'on n'était sous le charme, ferait chercher le rapport avec les volumes précédents, fors le goût de Stolze pour l'Asie. Patience.
     Au milieu du livre, on semble basculer dans tout autre chose, mais le mystère demeure. Le titre s'est éclairé, dans sa partie vestimentaire du moins, mais on est en pleine Deuxième Guerre Mondiale, pour un épisode dont on sort très secoué. Car tout est vu par les yeux d'un haut responsable nazi, et il y est question de massacres sur le front russe, du ghetto de Varsovie et d'Auschwitz, ce qui fait regarder de plus près la couverture. C'est court, mais il est des rappels utiles en ces tristes temps où l'on a entendu reparler de camps et de trains... L'épisode n'a rien de gratuit. Une quête avait commencé, elle se poursuit, toujours avec le concours de rats. Et elle reprend à Paris en 1958. Avec un commissaire fumeur de pipe et amateur de blanquette (pourquoi le jeu des citations serait-il limité au XIXe siècle finissant ?). Plus le nazi sus-évoqué, les complicités vaticanes dans l'exfiltration des copains d'icelui, l'évocation d'un alors futur pape, des objets rappelant les épisodes précédents, et des rats derechef en deus (dei ?) ex machina. Bref, ce n'est pas de la SF, mais on a déjà là beaucoup de science ou de culture, et de la fiction.
     Ceci avant un nouveau tournant. Pour le dernier quart. On se croyait dans un roman d'aventures, certes superbement intelligent et astucieusement référentiel, bref à classer près du Nom de la Rose d'Umberto Eco, mais tout de même mimétique, aux rats près. Or on retrouve tout autre chose. La planète Écho, des enfants pérégrins voyageant de porte en porte à travers l'espace et le temps, une navette spatiale, des cyborgs... Le lecteur qui n'est pas amateur de SF doit quelque peu perdre pied. Celui qui n'a pas lu les volumes précédents aussi, à vrai dire. Ceci malgré des rappels massifs en quelques pages. Histoire de se débrouiller avec Peyr de la Fièretaillade, donc le Père Noël, la mère Noël, donc Marilyn, et le Père Fouettard, déjà rencontré sans qu'on ait réagi, et dont les pieds puent toujours autant. Peut-être devrait-on relire Marilyn et Greta. En espérant que le tout sorte un jour sous forme d'Omnibus. Ou chez Lunes d'encre. Ou chez l'actuel éditeur, pourvu que ce soit en un volume. Cela dit, on peut aussi passer outre. Les souvenirs reviennent. Le roman fonctionne presque de façon autonome. Et l'on fonce dans sa conclusion, qui boucle la trilogie. On retrouve son chemin dans une pagaille volontaire, où tous les fils se rejoignent et se renouent. On rencontre enfin Marlène. Donc tout est bien, d'autant que, entre sense of wonder, goût de la découverte, et titillation de cellules grises, le lecteur ne peut qu'être intensément heureux. Bref, le seul délai acceptable pour lire ce roman, c'est, à la rigueur, celui nécessaire pour se replonger dans les deux précédents. Avec un mot d'excuse.

Éric VIAL (lui écrire)
Première parution : 1/6/2002 dans Galaxies 25
Mise en ligne le : 1/2/2004

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