« Lire Gemmell c'est avant tout du plaisir pur ; l'action ne s'arrête jamais. A plu'sieurs coudées au-dessus des meilleurs... Tout simplement fabuleux ! »
Anne McCaffrey
Son nom est Druss.
Garçon violent et maladroit, il vit dans un petit village de paysans situé au pied des montagnes du pays drenaï. Bûcheron hargneux le jour, époux tendre le soir, il mène une existence paisible au milieu des bois, jusqu'au jour où une troupe de mercenaires envahit le village pour tuer tous les hommes et capturer toutes les femmes. Druss, alors dans la forêt, arrive trop tard sur les lieux du massacre. Le village est détruit, son père gît dans une mare de sang. Et Rowena, sa femme, a disparu...
S'armant de Snaga, une hache ayant appartenu à son grand-père, il part à la poursuite des ravisseurs. Déterminé à retrouver son épouse, rien ne devra se mettre en travers de son chemin. Mais la route sera longue pour ce jeune homme inexpérimenté. Car sa quête le mènera jusqu'au bout du monde. Il deviendra lutteur et mercenaire, il fera tomber des royaumes, il en élèvera d'autres, il combattra bêtes, hommes et démons. Car il est Druss...
et voici sa légende...
David Gemmell est né en 1948. Depuis Légende, son premier roman, il a écrit de nombreux best sellers et est reconnu comme le maître de l'Heroic Fantasy en Grande Bretagne. Ancien journaliste, ce gaillard de deux mètres a d'abord été videur dans les bars de Soho à Londres. Sa gouaille naturelle lui a toujours permis d'éviter de se servir de ses 120 kilos. Cette même gouaille se retrouve dans ses ouvrages dont le rythme soutenu entraîne le lecteur dans des aventures épiques et riche en couleurs.
Critiques
David Gemmell est à l'honneur en ce moment. Alors que Folio réédite LeLion de Macédoine, initialement paru aux éditions Mnémos, ces dernières publient Renégats. Dans le même temps, les éditions Bragelonne poursuivent la publication du cycle de Drenai, avec Druss la Légende. Cet auteur anglais accumule les succès et sa célébrité talonne celle de Terry Pratchett. Il a publié à ce jour plus de 25 romans, dont 8 ont été traduits.
Sans revenir sur la critique de Dark Moon parue dans Asphodale n° 1, on peut s'interroger sur les raisons d'un tel succès. Classer Gemmell dans le vaste rayonnage des auteurs d'heroïc fantasy populaires ne suffit pas. Si ses romans nous accrochent du début à la fin, c'est parce que, mieux que quiconque peut-être, il a pris conscience que la mort seule donne toute sa valeur à l'existence. Le dire paraît plat. Sans doute faut-il le vivre. Ou lire ses livres, qui le font si bien sentir, grâce à leur style efficace et dépouillé, leurs situations sans compromis, leurs personnages qui s'animent dès la première phrase...
Le cycle de Drenaï nous plonge dans un monde où la magie n'est pas l'essentiel. Il s'agit d'un univers de type médiéval, mais très peu décrit, sinon d'un point de vue stratégique. De fait, un motif domine tous les autres dans les romans de ce cycle (Légende, Le Roi sur le seuil, Waylander et Druss la Légende, pour ne citer que les romans traduits) : le siège. Pourquoi ? Parce que les héros de Gemmell sont du côté des assiégés, et que la situation est toujours désespérée. En ce sens, les récits semblent conçus comme des tragédies : tout est joué d'avance, il n'y a rien à espérer, il faut faire face, point, parce que l'honneur et la gloire le commandent, surtout parce que c'est en se battant pour sauver sa peau que l'on se sent vraiment en vie.
Druss la Légende est conçu en quatre parties ; chacune relate une étape importante dans la naissance de la légende de Druss, jeune marié, bûcheron taciturne qui traverse le monde pour libérer sa bien aimée, capturée par des esclavagistes. On pourrait craindre de s'ennuyer en lisant ces épisodes, déjà évoqués dans Légende ou Le Roi sur le Seuil. Or il n'en est rien. On découvre que la véritable force de Druss n'est pas dans sa puissance surhumaine, mais dans la lutte héroïque que sa volonté mène sans relâche contre le mal qui l'habite. Et Gemmell, une fois de plus, parvient à nous saisir aux tripes. Parce que, même si l'on connaît d'avance la fin, ses personnages sont humains, nous ressemblent, nous parlent, dans leur héroïsme ou dans leur lâcheté. Et les placer ainsi au pied du mur les révèle à eux-mêmes, les fait exister. Quand nous pleurons leur mort, nous pleurons au fond sur notre propre mortalité, et c'est pourquoi l'émotion est toujours là.