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Thraxas au royaume de Turaï

Martin SCOTT

Titre original : Thraxas, 1999
Première parution : Orbit, 1999
Cycle : Thraxas vol. 1 

Traduction de Martine LECONTE
Illustration de Arnaud CREMET

FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions (Paris, France), coll. Thraxas n° 1
Dépôt légal : février 2002, Achevé d'imprimer : janvier 2002
Première édition
Roman, 254 pages, catégorie / prix : 6 €
ISBN : 2-265-07241-9
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Fantasy



Quatrième de couverture
     A Turaï se côtoient deux mondes. D'un côté, le palais et les villas des sorciers, des aristocrates et des riches marchands. De l'autre, le quartier des Douze Mers avec ses tavernes mal famées, ses junkies et ses gangs. Meurtres et corruption règnent sur la ville mais ne sont pas l'apanage des pauvres : à part la famille royale, il n'y a pas plus véreux que les politiciens.
     Thraxas, vétéran de la guerre des orques, sorcier raté et joyeux buveur, exerce sans zèle excessif la profession de détective privé. Ses clients sont aussi fauchés que lui mais le jour où la princesse Du-Akaï l'engage pour une enquête délicate, il se félicite : la chance aurait-elle tourné ?
     En effet. Quelques heures plus tard, il est en prison. Accusé de meurtre...
Critiques
     Ancien fonctionnaire de la sécurité au palais royal, Thraxas est devenu détective privé depuis qu'il en a été jeté à la porte, et traîne désormais ses dettes et son embonpoint dans les quartiers les plus pouilleux de la ville.

     Le boulot ne manque pas : il est le moins cher du genre ! Et dans une ville infestée d'assassins, de voleurs et de dealers de cocaïne (pardon : de dwa), un privé (même sans talent pour la magie) déniche toujours des contrats...

     Une noble héritière vient trouver Thraxas, lui demandant de récupérer au domicile d'un ambassadeur étranger les lettres d'amour qu'elle lui a imprudemment écrite. Vu les relations entre le royaume dont dépend la cité de Turai, et l'empire Niojan, puritain et agressif, mieux vaut que ces lettres ne traînent pas. Thraxas accepte l'affaire — d'autant plus volontiers qu'il a de grosses dettes de jeu.

     Mais lorsqu'il s'empare du coffre censé contenir les lettres... il n'y découvre qu'un seul parchemin, portant une incantation pour endormir les dragons. Quel rapport avec la princesse ? Pas trop de temps pour les questions : Thraxas butte dans le corps inerte du propriétaire des lieux et se retrouve illico arrêté par la police locale pour meurtre.

     Vite relâché, il est ensuite en proie à une tueuse d'une guilde d'assassins, qui lui réclame une étoffe magique très puissante. Rapidement, les clients se bousculent chez Thraxas : les tisseurs elfiques sont également désireux de remettre la main sur leur étoffe...

     Inutile de chercher loin les modèles de Martin Scott : il veut faire du Chandler ou Hammett de fantasy, point barre. Tous les clichés du polar « hard boiled » sont donc réunis, y compris les plaisanteries cyniques de rigueur. J'ai bien écrit « clichés », car hélas l'auteur ne semble guère capable d'aller au-delà. Son décor de fantasy s'avère purement cosmétique — on demeure au niveau du bon gros cliché, là encore. Disons que Scott essaye de se situer quelque part entre Howard et Leiber, mais qu'il n'a retenu de ces auteurs qu'une sorte de toile de fond convenue, délavée, terriblement plate. Pas la moindre originalité, rien de neuf — l'auteur ne fait que le minimum d'efforts pour mettre en scène un certain degré de sophistication technique et sociale, juste le nécessaire pour permettre une enquête classique. En fait de Chandler & Hammett, on croirait plutôt se trouver plongé dans un quelconque Mike Hammer... Martin Scott peut toujours rebaptiser la coke en « dwa », les flics en « gardes » et la Mafia en « Guilde » on ne sait trop quoi, seuls seront dupes les plus incultes de ses lecteurs.

     D'accord, le roman est correctement structuré, mais son intrigue est tellement banale que le tout n'est franchement pas fascinant. Quant à l'écriture, elle est carrément minable : à force de manque de moyens intellectuels, l'auteur confond économie stylistique avec médiocrité passe-partout. Pas la moindre surprise à attendre dans un tel roman ; qui a toute les chances de vous tomber des mains peu avant la fin tant on se contrefout de savoir comment tout ce triste imbroglio va se résoudre. Si vraiment il fallait publier ce style de mélange polar classique/fantasy, d'autres auteurs américains s'imposaient nettement ! Scott peut remercier son agent français qui a su convaincre un éditeur visiblement en manque d'imagination et sans doute titillé par les « sirènes » d'un prix World Fantasy étrangement obtenu par Thraxas il y a quelques années. Pour notre part nous demeurons, comme David Pringle (le rédac'chef de la revue anglaise Interzone), franchement interloqués quant à ce prix... Quoiqu'il en soit, épargnez donc vos sous et votre temps : il n'y a rien à retenir de ce mince volume, à moins que vous ne soyez un complétiste forcené en matière de littérature de gare...

CID VICIOUS
Première parution : 1/4/2002 dans Bifrost 26
Mise en ligne le : 10/9/2003


     Sous prétexte que la Fantasy sous toutes ses formes se vend aux adolescents, on publie vraiment n'importe quoi. Je ne connais pas ce Martin Scott, et si j'étais le responsable de l'illustration j'irai me cacher. Certes les auteurs comme les illustrateurs ont le droit de parodie, de satire, et d'humour. On se souvient de Sheckley dans ses rapports avec l'imagerie dominante d'alors dans la SF. On peut se reporter à Leiber et à Vance pour ce qui concerne les textes à la limite créatrice de la parodie d'Heroic fantasy. Mais cet ouvrage, Thraxas, est vraiment ce que j'ai lu de pire, depuis que j'ai commencé de lire de la HF, et comme texte et même comme parodie. Le fait que ce soit un amas de clichés ne serait pas gênant si le texte n'était digne du degré Farenheit 451, mais au-dessous de zéro de la littérature. A moins que ce ne soit la traduction, qui sait... La pauvre Martine Lecomte ( ?) n'a vraiment pas de chance, à moins qu'elle n'en rajoute dans l'argot et le parler familier des années 50. Imaginez donc un privé qui se raconte, à la manière d'un Philip Marlowe, mais sans la classe du détective, sans le style de Chandler. Le tout dans un univers prétendument exotique d'une planète avec des sorciers, des dragons, des charmes, des princesses. Un univers connu, et parfaitement exploré mille fois, ce qui n'est en rien un crime. Le seul crime est ici de banaliser, de ringardiser à peu près tout ce que le récit ( ?) met en train. Si l'on parvient à poursuivre la lecture jusqu'au bout (c'est dur un travail de critique !) on est effondré, la déprime vous tient entre ses mâchoires, et vous vous dites que le pire n'est pas encore atteint, car c'est le premier volume d'une série. A éviter avec soin, ne pas toucher même avec des gants.

Roger BOZZETTO
Solaris
Mise en ligne le : 8/9/2003

Prix obtenus
World Fantasy, Roman, 2000


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