Une même vision apocalyptique envahit toujours les nuits de Gil, le cauchemar d'une ville inconnue où des Horreurs indescriptibles quittent leurs repaires souterrains et obscurs pour détruire l'humanité et toute trace de son existence...
Mais le jour où elle rencontre Ingold Inglorion le magicien, Gil comprend que ce cauchemar est bien le reflet d'une sinistre réalité déjà en marche : les « ténébreux » ne sont plus les vagues rumeurs d'ombres alimentant nos plus anciennes légendes, ils ont commencé à envahir la surface de la terre.
Alors, Gil décide d'aider le magicien dans son combat contre ces forces maléfiques, et c'est dans un monde désormais infernal qu'ils les affronteront au moyen de sortilèges mortels...
Force est de reconnaître que Daniel Walther est le directeur de collection de SF en France qui a le moins d'œillères... Alors que ces confrères pratiquent couramment le “ racisme ” de genre, en sont encore à radoter sur la soit-disante infériorité de la Fantasy ou du Fantastique, ou même à en saboter la publication (voir Jacques “ ciseaux ” Sadoul), Daniel Walther publie des livres relevant aussi bien de la SF la plus diverse que de la Fantasy et du Fantastique. C'est à cette ouverture d'esprit que nous devons la publication de la plupart des rares romans de Fantasy Américaine moderne qui sont traduits en France (C.J. Cherryh, T. Lee, M. Shea, aujourd'hui B. Hambly, bientôt Marta Randall).
Barbara Hambly fait partie du peloton de tête des auteurs récents de Fantasy, aux côtés de personnes connues ou inconnues en France comme Elisabeth Lynn, Tanith Lee, R.A. McAvoy ou Patricia McKillip. Les lecteurs découvriront avec ce premier tome de la trilogie Darwarth une œuvre puisant aux sources de Tolkien et de Lovecraft (car ces monstres venus des Ténèbres pour lesquels l'humanité terrifiée n'est qu'un bétail, rappellent plus le maître du fantastique que celui de la Fantasy), tout en usant d'une écriture éminemment moderne (qui sait être particulièrement belle dans les descriptions et l'évocation des couleurs — la scène du début, en Californie, dans la cabane au milieu du désert, est à ce titre une réussite exemplaire !), et en mettant en scène des personnages originaux et non stéréotypés (ici une jeune étudiante un peu coincée et pas très belle, et un loubard Californien). L'action démarre tambour battant (avec l'apparition d'un personnage extrêmement attachant, le magicien Ingold), et ne cesse de tenir le lecteur en haleine. C'est de la belle œuvre que nous offre le CLA, qui plus est avec de belles illustrations de Florence Magnin.