À mi-chemin entre le scientifique et l’imaginaire, l’œuvre de Jules Verne constitue un bel exemple de réflexion sur les rapports qu’entretient l’homme avec son « habiter » terrestre. Or, c’est bien d’écologie humaine qu’il s’agit, ou plutôt devrions-nous dire d’oïkologie humaine (étymologiquement l’étude de l’« habiter »), et c’est à ce titre qu’une analyse transdisciplinaire de son célèbre roman Voyage au centre de la terre permet de mettre en évidence certaines facettes, volontaires ou involontaires de la part de l’auteur, qui tendent à renforcer le caractère dual de ce voyage — dans l’espace et dans le temps — mais aussi la dimension imaginaire et fantastique du récit.

     Cette analyse littéraire s’articule donc autour de trois parties. Après une présentation rapide de l’auteur et de son œuvre, que nous replaçons ensuite dans le contexte social, scientifique et technique de la fin du 19^e siècle, nous analysons enfin le roman, afin de montrer effectivement en quoi ce voyage est à la fois un voyage dans l’espace (dans les profondeurs de la terre) mais aussi dans le temps. La transdisciplinarité apparaît alors comme une clef susceptible de relire entièrement l’œuvre de Jules Verne, et ce premier essai est là pour en témoigner...