PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France) Dépôt légal : septembre 2001 Première édition Roman, 314 pages, catégorie / prix : 17,60 € ISBN : 2-258-05498-2 ✅ Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
« Aucune compagnie ne vaut la compagnie des chats. » Séduite depuis toujours par les félins, Milla est devenue une spécialiste de leur comportement. Elle a avec les chats un rapport privilégié et cherche à communiquer avec eux pour les soigner.
En visite chez des clients, la jeune femme fait la connaissance de Purrl, une superbe chatte pour qui elle ressent d'emblée une attirance particulière. Dans le même temps, elle rencontre Josh, un dentiste, qui devient son amant au grand regret du meilleur ami de Milla, Gabriel, vétérinaire de son état, qui n'a jamais osé lui avouer ses sentiments.
Lorsque Purrl, chassée par ses maîtres dont elle a failli tuer le bébé, s'installe chez elle, Milla est ravie, contrairement à Josh, qui n'aime pas les chats et doit déjà supporter Tibbs, celui de la jeune femme. Celle-ci semble de plus en plus fascinée par Purrl, dont les regards perçants plongent au tréfonds de son âme.
Et quand Tibbs meurt de façon suspecte, tout s'accélère...
Vétérinaire diplômée de Cambridge, Vickv Allan, trente ans, a bifurqué vers le journalisme. Maléfique est son premier roman. Elle vit à Edimbourg. Avec son chat ...
Critiques
Milla est une jeune femme célibataire douée d'une profonde empathie avec la race féline. Pas un chat dont elle ne soit capable de dire ce qu'il ressent, et de résoudre les problèmes. Un jour, elle croise Josh, un dentiste qui devient son amant bien qu'il soit amateur de chiens et peu ami des chats. Mais pour Milla, la rencontre décisive sera celle de Purrl, une chatte pas très belle avec qui pourtant elle se sent encore plus d'atomes crochus qu'avec la plupart de ses congénères. Dès lors, la jeune femme va se laisser peu à peu envoûter par Purrl, jusqu'à répudier son mari pour elle. Et ce n'est que le commencement d'une lente dégringolade dans l'horreur...
Ce roman commence sous les pires auspices : une célibataire qui raconte sa vie, triste et sans avenir, et qui brutalement voit le bout du tunnel après sa rencontre avec un homme, forcément beau, forcément viril... On se croirait véritablement dans un roman Harlequin, impression renforcée par quelques sentences à l'emporte-pièce comme « les femmes aiment les chats, les hommes les chiens ». Heureusement, l'entrée en scène de Purrl va améliorer les choses, et projeter le livre sur un autre plan, plus fantastique. Il s'agit en effet bel et bien d'une histoire d'envoûtement, sans magie, mais néanmoins troublante. La partie centrale du roman est à ce titre la plus intéressante, quand les frontières entre la réalité et la folie se brouillent, deviennent plus évanescentes, quand le lecteur ne sait plus vraiment où il va être emmené. Mais ce bonheur ne dure pas, car Vicky Allan choisit de faire basculer Milla dans la folie la plus totale, la plus abjecte, avec plusieurs moments véritablement gore à la clé. Sans revenir sur la gratuité évidente de ces scènes, on fera remarquer que le livre ne trouve jamais le juste équilibre entre le rose Harlequin du début et le rouge sang de la fin.
La solution se trouve peut-être dans l'aspect très « cinégénique » de Maléfique : on a l'impression quasi permanente que l'auteur a opté pour un découpage proche de celui du cinéma. De telle sorte que si l'on s'était retrouvé en train de lire un scénario pour Hollywood, très friand actuellement de ces thrillers grand-guignolesques (que diriez-vous de Jennifer Jason Leigh pour interpréter le rôle de Milla ?), on aurait sans doute eu affaire aux prémices d'un film efficace. Le choix de la forme du roman, lui, l'est beaucoup moins.