OXYMORE
, coll. Emblèmes n° 1 Dépôt légal : février 2001 Première édition Anthologie, 160 pages, catégorie / prix : 10,52 € ISBN : 2-913939-05-8 Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
Les vampires n'ont jamais fini de murmurer à notre oreille. Comme une voix insistante dans la nuit. Ils ont des secrets à vous dire, et rien ne peut faire obstacle à leurs voix. Si vous les écoutez, qui sait où ils vous emmèneront ? En mon miroir, ces visions par les yeux de...
Christophe Nicolas : Vers les montagnes au seuil d'une dernière aube pour voir la mort se lever ?
James Malcolm Rymer : Pour voir gratter à la fenêtre le premier vampire du roman. Nuit d'orage, tonnerre, le bruit des ongles sur la vitre...
Kim Newman : Quand Dracula visite les hangars de Londres, démon et gentleman...
Ebatbuok : Fixés sur l'étrange confession qu'il confie à son ordinateur.
Nancy A. Collins : Quand Sonja Blue sort tard le soir, dans les bars goths de la ville...
Fabrice Colin : Éblouis par le rouge du sang sur le blanc de la neige. Et le rire lointain d'un enfant.
Lionel Belmon : Qui nous livre la genèse d'un étrange vampire dans un monde perdu.
Danis Labbé : Amoureusement, sur la valse de mort d'un tueur de monstres à l'amère poésie.
Tanith Lee : Où, au seuil de l'extinction d'un monde, une vampire mélancolique revient pour une dernière fois vers celui qui l'a créée.
Et sous les scalpels d'Estelle Valls de Gomis et de Léa Silhol, pour des analyses et des guides de lecture sans compromis.
Et les couleurs de Dorian Machecourt, qui met en images ce que sussurent les mots...
1 - Léa SILHOL, Édito, pages 4 à 4, éditorial 2 - Léa SILHOL, Le Blanc et le noir, pages 7 à 9, introduction 3 - Christophe NICOLAS, Ces veines, pages 15 à 20, nouvelle 4 - James Malcolm RYMER, Varney le vampyre ou le festin de sang (Varney The Vampyre or The Feast of Blood, 1847), pages 21 à 49, extrait de roman, trad. Estelle VALLS de GOMIS 5 - Kim NEWMAN, Les Morts voyagent vite (Dead Travel Fast, 2000), pages 50 à 60, nouvelle, trad. Benoît PIRET 6 - EBATBUOK, e-mails, pages 61 à 70, nouvelle 7 - Nancy Averill COLLINS, Le Vampire roi des corbeaux (Vampire King of the Goth Chicks: From the Journals of Sonja Blue, 1998), pages 71 à 87, nouvelle, trad. Michel E. PROULX 8 - Fabrice COLIN, Intérieur nuit, pages 88 à 100, nouvelle 9 - Lionel BELMON, Mensonges, pages 101 à 111, nouvelle 10 - Denis LABBÉ, L'Horreur se porte si bien, pages 112 à 130, nouvelle 11 - Tanith LEE, Le Troisième cavalier (The Third Horseman, 1979), pages 131 à 137, nouvelle, trad. Benoît PIRET 12 - Estelle VALLS de GOMIS, Les Buveurs de temps, pages 141 à 148, article 13 - Léa SILHOL, Guide de lecture, pages 149 à 156, article
Critiques
Avec ce premier numéro d'Emblèmes, saluons la naissance d'une nouvelle anthologie thématique qui, si l'on en croit les sujets annoncés pour les prochaines parutions, sera dédiée au fantastique. Cette livraison, consacrée aux vampires, nous offre un choix de huit nouvelles et le début d'un roman réunis par Léa Silhol.
Le roman de James Malcolm Rymer est une curiosité : paru en 1847 – soit cinquante ans avant Dracula – il n'a jamais été traduit en français et les quatre premiers chapitres – sur 247 ! – proposés ici donneront bien des regrets aux amateurs de vampirisme « classique ». L'ambiance, le style et les personnages, délicieusement surannés, raviront les aficionados du maléfique Comte.
Trois nouvelles sortent du lot. Tout d'abord « Intérieur nuit » de Fabrice Colin, écrivain bien connu des amateurs de Fantasy, nous emmène dans les sombres forêts de Lituanie où une enfant perdra son âme. Avec une narration toujours aussi efficace et sans effets faciles, l'auteur nous fait partager le désespoir d'une mère dont la vie a volé en éclats.
Dans « L'horreur se porte si bien », Denis Labbé nous fait assister au retour à l'humanité d'un vampire dans un monde asservi par ses semblables. Le renversement des valeurs habituelles du récit vampirique est donc total, ce qui est appréciable dans un genre aussi codifié.
Point d'orgue de l'anthologie, « Le troisième cavalier » de Tanith Lee – célèbre pour son cycle de « L'Opéra de sang » – utilise un cadre proche de celui de Denis Labbé. En nous entraînant dans un monde crépusculaire où une race se meurt, elle démontre une fois de plus sa capacité à créer une ambiance. Ses personnages vont vers leur fin avec la dignité du désespoir.
Les autres nouvelles se situent dans une bonne moyenne, en particulier « E-mails » d'Ebatbuok ( !) qui ne manquera pas de donner quelques frissons aux internautes habitués des chats et « Mensonges » de Lionel Belmon, créateur d'un vampire/cyborg.
La seule vraie déception vient de « Les morts voyagent vite » de Kim Newman. Censé combler une des lacunes de l'emploi du temps de Dracula lors de son voyage à Londres, ce récit n'apporte rien au mythe et l'histoire tombe un peu à plat. L'auteur nous a habitués à mieux avec sa série des « Anno Dracula »
Une étude sur l'histoire du mythe et son exploitation artistique ainsi qu'un guide de lecture complètent cet ouvrage.
Les récits sont, dans l'ensemble, d'un bon niveau mais on regrettera la légèreté de la partie éditoriale. Comme cela semble correspondre à une volonté de présenter un plus grand nombre de fictions, le pardon sera bien vite accordé ! En résumé, Léa Silhol a fait d'excellents choix et ce numéro d'Emblèmes mérite sa place dans la bibliothèque de tout amateur de vampires qui se respecte.