Steve est un adolescent surdoué en électronique et en informatique. Un jour, il pirate un jeu expérimental développé par le laboratoire de recherche où travaille son père. Il en fait la démonstration à son meilleur ami, Dylan. Dans ce fabuleux jeu interactif, il faut reprogrammer les cyborgs pour leur permettre de ressentir les émotions humaines et les délivrer de leurs contraintes bioéthiques. Simple formalité pour Steve qui ne sait pas que son acte a des conséquences graves. En effet, plus qu'une simulation, le jeu est une machination ourdie par les cyborgs eux-mêmes.
Le petit génie vient d'incarner réellement et de libérer les Cyborgs qui maintenant n'ont qu'une idée : lui interdire toute possibilité de reprogrammation. Une haletante course-poursuite commence alors pour les adolescents traqués par un ennemi plus fort et plus rapide qu'eux, mais surtout apparemment indestructible.
Metantropo aborde ici plusieurs sujets dont les principaux sont la réalité virtuelle, le piratage, la difficulté d'anticiper les conséquences d'un acte somme toute anodin. La morale du roman est assez simple : l'erreur est humaine et l'important est de pouvoir la réparer. Malheureusement, le scénario est plus que stéréotypé et nos chères têtes blondes risquent fort de se demander si le film Terminator — quand ils le verront, si ce n'est déjà fait — n'a pas servi de patron à ce roman, tellement la course-poursuite en est inspirée. Tous les ingrédients les plus galvaudés de la SF « grand public » sont ici réunis. On ne nous épargne ni la civilisation ancienne devenue un peuple extra-terrestre détenteur de la sagesse ultime, ni la disparition des dinosaures, ni même la zone 51. Dommage, car la démarche pédagogique de l'auteur transparaît clairement, aussi bien dans le développement de certains faits historiques que dans l'utilisation de termes techniques expliqués par des notes de bas de page simples et très utiles. Tout cela aurait mérité d'être un peu plus approfondi, et sans doute l'auteur aurait-il pu éviter aussi certaines incohérences criantes par rapport à l'époque du récit afin de donner un peu plus de crédibilité à l'ensemble.
L'invasion des Cyborgs n'est cependant pas un mauvais livre mais il loupe, à mon avis, la cible qu'il semble viser : les préados. Trop simpliste pour la plupart d'entre eux, il plaira néanmoins à un lectorat avisé légèrement plus jeune et peut servir à faire venir à la lecture certains enfants grâce à une histoire rocambolesque où un lecteur plus naïf n'aura aucun mal à s'identifier à l'un des deux « super-héros ».
Fabrice FAUCONNIER (lui écrire)
Première parution : 1/2/2003 nooSFere