Mara des Acoma a mûri, mais sa tâche n'en reste pas moins difficile. Sa position dans le Jeu du Conseil demeure précaire malgré ses victoires précédentes. Le nombre de ses ennemis augmente, ils sont encore plus puissants et déterminés à rayer le nom des Acoma du Jeu du Conseil. Pour l'aider, elle n'a que son intelligence, de vieux conseillers rusés et son amour fou pour un esclave. Cela lui suffira-t-il pour survivre et déjouer les pièges de ses ennemis ?
L'envie, la curiosité et une certaine fébrilité m'ont accompagnée à l'ouverture de ce second roman de la Trilogie de l'Empire. Le premier tome, excellent, nous livrait une héroïne attachante, en train d'éclore et de se découvrir, ce qui laissait présager une suite fascinante. Mais comme dans l'ouvrage précédent, les premiers chapitres, par leurs longueurs, ont failli venir à bout de mon intérêt. L'insistance sur des détails secondaires noie l'intrigue, comme si une description précise et travaillée suffisait à construire la trame d'un roman.
La chronologie interne au roman est parfois malmenée. Les personnages sont nombreux, ce qui peut nécessiter la relecture du premier volume (Fille de l'Empire). Par ailleurs certains points du récit restent flous alors qu'ils auraient pu être mieux exploités.
Présenté ainsi, ce livre semble ne rien apporter de neuf par rapport au précédent. Pourtant on y redécouvre le talent de Raymond E. Feist et Janny Wurts, qui surprennent le lecteur par ces descriptions certes denses et variées, mais qui savent également donner aux scènes un réalisme parfois difficilement soutenable. Cela nourrit l'histoire et lui confère une puissance que ne possédait pas La Fille de l'Empire. L'héroïne a perdu sa naïveté, ce qui accentue sa crédibilité.
Ce roman attirera les amateurs d'héroïc fantasy qui y retrouveront les ingrédients classiques du genre : des récits denses et étoffés, des descriptions chatoyantes, un héros extraordinaire. Mais ils seront peut-être agacés par ses lenteurs. Souhaitons que le troisième tome soit plus concis et apporte une brillante conclusion à une histoire somme toute agréablement contée.
Gipsy VOISIN (lui écrire)
Première parution : 5/5/2001 nooSFere