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Le Souffle de Mars

Christophe LAMBERT


Illustration de MANCHU

MANGO Jeunesse , coll. Autres Mondes n° 04
Dépôt légal : mars 2001
Première édition
Roman, 168 pages, catégorie / prix : 59 FF
ISBN : 2-7404-1161-8
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Mars, année 2121. La terraformation de la planète a commencé : dans quelques siècles, certaines zones de Mars ressembleront à la Terre. Le jeune Keith David fait partie d'une petite équipe qui effectue des relevés scientifiques dans la vallée glaciaire Chasma Borealis. Mais la navette qui doit venir les ravitailler s'écrase à l'atterrissage. De plus, Bradbury Town, la base principale construite à des centaines de kilomètres de là, ne répond plus. Après un périple épuisant à travers les déserts de glace et de sable, Keith et ses amis rejoignent la base.
     Et là, l'horreur les attend !
Critiques
     Après nous avoir entraînés au fond des abysses avec Titanic 2012, Christophe Lambert nous propulse cette fois-ci sur Mars en 2121.

     Concevant son récit comme une sorte d'hommage à la fois à la planète rouge qui l'a toujours fasciné et au cinéma de John Carpenter (The Thing, Assault, Christine et Vampires), Lambert nous raconte l'odyssée d'une équipe scientifique de six personnes. Bloquée au pôle par l'accident de la navette qui devait la ramener, l'expédition doit rejoindre son point de départ, Bradbury Town, situé à des centaines de kilomètres au sud.
     Cette équipe est composée de deux femmes – Frances Sternaghen, glaciologue de trente-cinq ans et Laurence Turman météorologue de cinquante ans – et de quatre hommes : il y a Kurdy Russel (clin d'œil à Kurt Russel, l'acteur de The Thing), sorte de « Martien à tout faire », baroudeur un peu alcoolique mais en fin de compte bien sympathique, accompagné d'un robot autonome surnommé Nestor ; Wilford Brimley, géologue ex-marine très porté sur la Bible ; Charles Hallahan, climatologue de soixante ans chargé des scénarios de terraformation ; et enfin (jeune public oblige) Keith David, seize ans, le jeunot venu là par dépit amoureux.
     Ne recevant plus de nouvelles de Bradbury Town, l'équipe décide de rentrer en utilisant le véhicule d'exploration, une sorte de mobil-home martien (la couverture de Manchu en montre une parfaite illustration, conforme aux plans de la Nasa). Comme dans tout bon film américain, le baroudeur Kurdy déteste l'ex-militaire bigot et se montre maladroit avec Frances, la jolie glaciologue, qu'il rêve de prendre dans ses bras. Au septième jour, après avoir subi une tornade de cendres – le « souffle de Mars » d'après Hallahan –, ils atteignent enfin la ville totalement vidée de ses occupants humains : seuls les robots y demeurent étrangement actifs.

     Et là, l'horreur les surprend. Quelle créature a eu raison des colons ? Aura-t-elle la peau des survivants ? C'est dans cette deuxième partie que Christophe Lambert utilise le plus ses souvenirs cinématographiques : Alien 2, dont on reconnaît la trame, Mission to Mars, Virus et surtout, par une étrange prémonition, le prochain film de Carpenter, Ghosts of Mars (prévu pour l'été 2001) que l'auteur ne connaissait pas encore en écrivant ce récit.

     Un très bon roman martien que je recommande à tous, de 12 à 77 ans, la mention « Jeunesse » de la couverture ne s'adressant à mon avis qu'à celle de l'esprit.
     Remarquable postface de Catherine Craipeau, professeur agrégé de lettres, qui décrypte le roman d'une bien intéressante façon.

Jacques GARIN
Première parution : 23/5/2001 nooSFere


     Pour son premier séjour hors de l'unique cité martienne, Bradbury Town, Keith David a le privilège d'être le stagiaire de la mission Burroughs, au pôle Nord de Mars. Mais rapidement les choses se gâtent : une navette spatiale revient en catastrophe et s'écrase sur la petite station scientifique. Avant de mourir, le pilote a juste le temps de préciser qu' « ils sont devenus fous ! », tandis que la cité ne répond plus aux appels...
     Les six membres de l'expédition s'interrogent : que s'est-il passé ? Doivent-ils attendre des secours qui ne viendront peut-être pas ou au contraire rentrer par leurs propres moyens ? Contraints par les circonstances à prendre une décision rapide, ils hésitent pourtant à tenter l'aventure à bord d'un simple camion tout-terrain...
     Comme dans Titanic 2012, Christophe Lambert nous offre un roman-catastrophe dont il a minutieusement découpé l'intrigue afin de créer un suspense haletant. La première partie, Les Prisonniers du silence, décrit la périlleuse traversée de Mars, situation extrême où se révélera la véritable personnalité des six personnages. Il y ajoute les multiples détails scientifiques nécessaires pour rendre crédible cet étonnant voyage sur une planète dont la terraformation ne fait que débuter. La seconde partie, Le Silence du prisonnier, se déroule cette fois dans la cité désertée, livrée aux seules machines. La hard science rejoint alors les cauchemars de Lovecraft...
     L'interrogation de Lambert est claire et sa réponse l'est tout autant : « L'homme a-t-il le droit de toujours modifier son environnement à sa guise ? Nous jouons avec des forces qui nous dépassent. » (p. 130). Mais si le roman exprime une inquiétude très classique dans la SF, il ne condamne pas pour autant toute exploration ou avancée. Au contraire, l'auteur témoigne d'une véritable passion pour la conquête spatiale, et dans la première partie, tort est donné aux partisans de l'immobilisme.
     Comme dans ses romans précédents, Lambert joue avec les références et les clins d'œil. Outre l'hommage obligé à Bradbury et à Kim Stanley Robinson, il « emprunte » — de façon toujours explicite — à beaucoup d'autres auteurs majeurs de la SF, adaptant par exemple aux sables martiens les fameux distilles de Frank Herbert... De plus, fan de cinéma, l'auteur s'inspire ouvertement de plusieurs films, à commencer par The Thing de John Carpenter, avec son atmosphère de huis clos glacial, tout en glissant quelques anecdotes du tournage de l'épisode XXI de Star Wars.
     Ces références amuseront les connaisseurs du genre, mais elles sont heureusement à la portée de tous grâce aux notes de l'auteur et à une postface éclairante de Catherine Craipeau, professeur agrégée de lettres, qui invite à jouer avec les « mille et une énigmes de l'intertextualité ».
     Lambert parvient à combiner habilement thriller et jeu référentiel et à juxtaposer les aspects enthousiasmants d'une technologie fascinante à ceux plus effrayants d'une science qui dépasse l'invisible frontière. Une lecture stimulante, pour les jeunes adultes à partir de onze ans, mais que les parents pourront également parcourir avec plaisir.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 1/3/2001 dans Galaxies 20
Mise en ligne le : 3/6/2002

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