Stephen King est professeur dans l'état du Maine, où il vit avec sa femme et ses deux enfants.
Avec ce recueil de nouvelles, étonnantes d'invention et de violence, Stephen King, l'auteur de Carrie et de Shining, s'affirme une fois de plus comme le grand maître de l'épouvante. Comme personne il sait faire surgir le fantastique et l'horreur au détour des réalités les plus familières, au cœur des objets les plus innocents. Ainsi ...
Quand un tueur à gages rentre de voyage, mission accomplie, et qu'il découvre dans un colis arrivé en son absence des soldats de plomb, il a envie de sourire, non ? Il aurait tort...
Quand des camions mènent un train d'enfer sur le parking de votre motel, n'y a-t-il pas de quoi s'irriter ? Mais quand ils vous assiègent, bloquant toutes les issues, n'y a-t-il pas de quoi devenir fou ?
Surtout quand on s'aperçoit qu'il s'agit de camions sans chauffeur...
1 - John D. MacDONALD, Préface (Introduction, 1978), pages 5 à 9, préface 2 - Avant-propos (Foreword, 1978), pages 10 à 25, introduction 3 - Celui qui garde le ver (Jerusalem's Lot, 1978), pages 27 à 68, nouvelle 4 - Poste de nuit (Graveyard Shift, 1970), pages 69 à 89, nouvelle 5 - Une sale grippe (Night Surf, 1974), pages 90 à 99, nouvelle 6 - Comme une passerelle (I Am The Doorway, 1971), pages 100 à 114, nouvelle 7 - La Presseuse (The Mangler, 1972), pages 115 à 138, nouvelle 8 - Le Croque-mitaine (The Bogeyman, 1973), pages 139 à 152, nouvelle 9 - Matière grise (Grey Matter, 1973), pages 153 à 165, nouvelle 10 - Petits soldats (Battleground, 1972), pages 166 à 176, nouvelle 11 - Poids lourds (Trucks, 1973), pages 177 à 196, nouvelle 12 - Cours, Jimmy, cours (Sometimes They Come Back, 1974), pages 197 à 230, nouvelle 13 - Le Printemps des baies (Strawberry Spring, 1975), pages 231 à 241, nouvelle 14 - La Corniche (The Ledge, 1976), pages 242 à 261, nouvelle 15 - La Pastorale (The Lawnmower Man, 1975), pages 262 à 272, nouvelle 16 - Desintox, Inc. (Quitters, Inc., 1978), pages 273 à 296, nouvelle 17 - L'Homme qu'il vous faut (I Know What You Need, 1976), pages 297 à 322, nouvelle 18 - Les Enfants du maïs (Children of the Corn, 1977), pages 323 à 355, nouvelle 19 - Le Dernier barreau de l'échelle (The Last Rung on the Ladder, 1978), pages 356 à 370, nouvelle 20 - L'Homme qui aimait les fleurs (The Man Who Loved Flowers, 1977), pages 371 à 376, nouvelle 21 - Un dernier pour la route (One for the Road, 1977), pages 377 à 395, nouvelle 22 - Chambre 312 (The Woman in the Room, 1978), pages 396 à 411, nouvelle
Critiques
Voici une réédition qui va enchanter tous les amateurs de fantastique moderne. Ce recueil de vingt nouvelles, paru initialement chez Alta, nous fait découvrir les auteurs qui ont influencé Stephen King. Les thèmes classiques de la littérature fantastique sont repris et exploités grâce à une écriture plus moderne, moins rébarbative. On note, entre autres, l'influence de Lovecraft dans Celui qui garde le ver, de Poe dans Poste de nuit.
La destruction de l'humanité par « une sale grippe », par les plantes, par des extraterrestres, la peur des machines qui se retournent contre l'Homme, la sorcellerie, les vampires, bref, tout l'arsenal de l'épouvante traditionnelle se trouve réuni dans ce recueil. King réussit à redonner vie aux objets les plus courants : voitures, tondeuse à gazon, repasseuse... L'horreur prend naissance dans la vie quotidienne, dans le sous-sol d'une maison, d'un building, dans la rue, au contact des autres gens...
Avec un style clair et incisif, utilisant des phrases courtes, condensant une richesse d'idées en peu de mots, King réussit à nous emprisonner dans les mailles de son génie. Un recueil à (re)découvrir et à savourer par petites doses.
Stephen King, c'est le retour à un fantastique ultra-classique, avec toutes les grosses ficelles : vampires, maisons hantées, assassins de jeunes vierges, etc. Le cinéma a eu tôt fait d'utiliser ce filon, et cela va du très bon (Shining de Kubrick) à l'exécrable (Les vampires de Salem, que je vous déconseille fortement).
Les vingt nouvelles de Danse macabre nous révèlent un autre King (à l'exception de Un dernier pour la route peut-être, qui est une suite de Salem's lot (Salem, Presses Pocket), un King plus quotidien, davantage ancré dans le réel tout au long du récit, quitte à en décoller dans les dernières lignes, un King à rapprocher d'un Tom Disch pour ce qui est de ses angoisses journalières. Poste de nuit est l'histoire d'une équipe chargée de déblayer les caves de son entreprise ; La pastorale (Travaux des champs et des jardins) est celle d'un homme qui a son gazon à tondre ; Désintox, Inc., celle de quelqu'un qui veut arrêter de fumer ; Cours, Jimmy, cours, celle d'un professeur qui a hérité d'une classe de « cas sociaux », etc. Le pur quotidien, où apparaît soudain un élément fantastique dont King tire toute la saveur, avec une logique effrayante et fascinante.
On trouve même deux nouvelles de SF : Poids lourds, où les lourds camions américains deviennent conscients et entament un joyeux massacre de la race humaine avant de se rendre compte qu'ils ont besoin de pompistes ; et Une sale grippe, qui provoque la fin du monde par éternuements successifs et prolongés.
De tout donc dans ce gros volume (350 pages), merveilleusement bien traduit par Lorris Murrail et Mlle Zimmermann.