Ada Haynes
Agent de voyage durant neuf ans pour découvrir de nouveaux horizons et pratiquer l'anglais, le néerlandais et le japonais, cette jeune femme vit actuellement aux Pays-Bas où elle s'est reconvertie à la comptabilité. La quête de Kysma est le premier roman de cette passionnée de polar et de science-fiction.

 

    Kysma a eu la malchance de naître blanc sur le continent noir, nouvelle puissance mondiale. Rejeté par les siens, il rejoint Brasha, la capitale, où il est affecté d'abord au traitement du plancton, puis à son ramassage. Son intelligence et ses qualités humaines l'aident à survivre, mais aussi à étudier ces êtres étranges auxquels on destine le plancton.

     Sa quête obstiné des origines de ces entités mènera Kysma de l'enfance à l'âge adulte. Et ces bulles gracieuses qui vivent en colonies au large des côtes, saura-t-il jamais d'où elles proviennent, ni si elles ont une responsabilité dans la catastrophe qui a bouleversé la planète ?

     Par un hasard de la génétique, Kysma est né blanc dans une famille de noirs, sur un continent noir, dans un monde où l'Amérique et l'Europe ont en partie disparu depuis plusieurs siècles et où l'Asie est sous la domination de l'Afrique. Obligé de se teindre la peau pour passer inaperçu, il demeure la honte de sa famille qui se débarrasse de lui en l'envoyant travailler dans un port où ses chances de survie sont réduites.

     Après une arrivée misérable et quelques aventures maritimes, avec chasse au cachalot, Kysma entreprend une brève ascension sociale, puis il voyagera un peu avant de revenir étudier les “ Choses ”, ces créatures marines apparues au décours du cataclysme et dont personne n'a pris la peine de rechercher l'origine, même si les hommes mènent un étrange commerce avec elles.

     Voici un premier roman plein de bonnes intentions et de bonnes idées. Malheureusement, Ada Haynes manque à l'évidence de maîtrise et elle se disperse entre divers thèmes sans en approfondir aucun.

     Ainsi, la différence de couleur de Kysma ne sera pas un gros handicap. Ses passages dans différentes couches de la société seront trop rapides et trop faciles pour faire un roman d'apprentissage qui retiendrait l'attention. Le contexte géopolitique est trop survolé pour être convaincant. Enfin, l'étude des entités – Bulles, Bouses et Sch'schin – et en particulier de leur mode de reproduction, est intéressante mais trop insuffisamment intégrée au récit principal pour ne pas paraître artificielle.

     Néanmoins, même s'il demeure inabouti, ce court roman est sympathique, distrayant et agréable à lire. Il pourra donc être conseillé aux amateurs de SF qui souhaitent un bon petit livre à déguster dans des conditions où il est difficile de se concentrer, comme dans les transports. Ils auront ainsi l'avant-goût d'un livre-univers, sans l'ampleur et la complexité généralement requises dans ce type d'oeuvre...