RIVAGES
(Paris, France), coll. Fantasy Dépôt légal : septembre 2000, Achevé d'imprimer : septembre 2000 Première édition Roman, 444 pages, catégorie / prix : 145 F ISBN : 2-7436-0674-6 Format : 15,5 x 23,5 cm✅ Genre : Fantastique
Couverture à rabats, illustration : détail (inversé) du tableau "A windy day"
Au cœur des marais de Louisiane, dans la fabuleuse demeure que l'on a nommée L'enfant, l'étrange Edmund Maddox dévoile l'histoire d'une bataille de titans entre deux clans rivaux qui ont bâti l'Amérique.
Galilée est le fils prodigue de la famille des Barbarossa, un séducteur-né. Sa famille livre depuis des générations une guerre souterraine à ses ennemis jurés, les Geary, un clan richissime, puissant et profondément corrompu.
Lorsque Galilée tombe amoureux de Rachel, la jeune épouse d'un prince héritier du clan Geary, l'enfer se déchaîne et emporte les amants dans un monde de cauchemar.
Voici la seconde partie du grand soap-opera biblico-fantastique où Clive Barker explore l'histoire de l'Amérique depuis la guerre de Sécession. Une « romance » gothique où le réalisme se mêle à l'épouvante, aux fantasmes érotiques et aux visions délirantes qui ont permis à Clive Barker, peintre, cinéaste et auteur adulé, de séduire des millions de lecteurs.
« Qualifier Galilée de romance fut mon choix, déclarait Clive Barker à Randy Myers, le 30 juillet 1998. [[]Mais] ne vous attendez pas à un récit d'horreur gothique. Ce n'est pas ce que nous avons là ». Précision de taille pour qui connait déjà les oeuvres de Clive Barker et pourrait donc s'attendre, en lisant le quatrième de couverture, à un roman dans la lignée des Books of Blood. Galilée 2, comme le précédent, n'a pas grand-chose de gothique. Le surnaturel y joue moins le rôle d'un ressort dramatique que d'une trame narrative (l'immortalité de la famille Barbarossa fournissant le prétexte à une saga familiale qui transcende les siècles) et les troubles qui secouent les personnages y sont davantage provoqués par le marasme des passions humaines (ambition, haines ancestrales, amours déçues) que par une intrusion du fantastique.
C'est donc au sens classique du terme que Galilée 2 peut être qualifié de romance : pour la complexité, la férocité, la dimension épique des sentiments qu'il met en scène. Comme Tristan et Yseult, comme Roméo et Juliette, Galilée et Rachel vont s'aimer en dépit (et sans doute en raison) de la haine que se vouent leurs familles — mélange subtil et peu à peu révélé d'allégeance abusive et de conflit de pouvoir. Affrontement du hasard et du destin, dont l'ampleur est encore accentuée par l'origine divine des Barbarossa.
Si le thème présente un certain classicisme, notons qu'il n'en est rien pour son traitement. Rien de rigide ni de conventionnel dans la structure du récit. L'histoire de Galilée et de Rachel est rapportée par Maddox, l'écrivain de la famille Barbarossa, qui y interpose sans cesse des souvenirs, des commentaires, des états d'âme, et adopte tour à tour le regard subjectif et la narration impersonnelle, d'une manière déconcertante, mais finalement fort réussie esthétiquement. Un livre fort, riche, bien écrit, qui exploite fort bien le décor planté dans le premier tome de cette magistrale saga.