Deux cadavres sauvagement mutilés repêchés dans les égouts de Manhattan. Des blessures à faire froid dans le dos qui n'ont été infligées ni par un homme, ni par un animal. Une vague d'assassinats sanglants qui décime les sans-abri. Tous les indices et témoignages permettent de dresser le portrait d'une créature mi-humaine, mi-mutante, aussi dangereuse qu'intelligente. Alors qu'une psychose collective s'empare de la ville, policiers et scientifiques traquent la bête dans le New York souterrain, au sein d'un labyrinthe de stations de métro abandonnées, de tunnels et de galeries lugubres, jusqu'au « Grenier des enfers », là où se cache l'ultime secret du monstre.
Douglas Preston et Lincoln Child forment depuis quelques années l'un des duos les plus populaires parmis les auteurs de thrillers scientifiques. Après « Relic » et « Cauchemar génétique », « Le grenier des enfers » est leur troisième ouvrage en commun.
Avant cette collaboration, Douglas Preston a été pendant plusieurs années rédacteur en chef des publications du Muséum d'histoire naturelle de New York, et Lincoln Child, son meilleur ami, est éditeur en littérature fantastique chez St Martin's.
C'est à une véritable descente aux enfers que nous invitent les auteurs en nous entrainant dans l'univers des "taupes" (dont la postface précise la réalité...). Dans ce thriller scientifique plutôt bien ficelé, ils se sont amusés à rebondir sur l'histoire du Mbwun, créature fantastique qui était au centre d'un précédent roman (Superstition), en offrant une explication tout-à-fait différente à son existence, explication aux implications bien plus terrifiantes... Si l'on note quelques inexactitudes (notamment une légère confusion entre scorbut et ostéomalacie/rachitisme...) et quelques passages improbables (la bataille à la vitamine D...), dans l'ensemble les points scientifiques abordés sont intéressants, et correspondent à des interrogations très actuelles : rétrovirus, manipulations génétiques... De plus, le rythme est enlevé, et la plupart des personnages sont sympathiques et assez crédibles. Les suivre dans de sinistres plongées sous-marines, dans un laboratoire médico-légal, ou dans la découverte du grenier des enfers s'avère ainsi aisé. Les auteurs y ont ajouté le personnage rocambolesque de Pendergast, agent du FBI à la mémoire prodigieuse, qui connait le moindre des plus obscurs articles, ainsi qu'un journaliste tenace dans la plus pure tradition de la littérature feuilletonesque.
En bref, il s'agit avant tout d'un livre de pur divertissement, mais un bon équilibre est trouvé entre suspense, action, réflexion, frissons et humour, permettant au lecteur de passer un très agréable moment.
Lors d'une mission de routine consistant à récupérer de la drogue tombée dans les égouts de Manhattan, les plongeurs retrouvent 2 cadavres atrocement mutilés et dont il manque la tête. Le lieutenant D'Agosta se retrouve chargé de l'enquête, harcelé par ses supérieurs incompétents.
L'un des cadavres se trouve être la fille disparue d'une famille influente de la ville et sa mère, aidée par un journaliste, déclenche des manifestations de protestation contre l'insécurité à New-York.
Les corps comportent également des traces de morsures qui pourraient être humaines, tandis que le second cadavre comporte des déformations osseuses inexplicables.
Pendant que les policiers enquêtent avec l'aide du labo du musée d'histoire naturelle, d'autres cadavres sont retrouvés dont les victimes sont les sans-abri vivant dans les sous-sols de la ville. D'après eux, les niveaux les plus profonds de la ville sont habités par d'étranges créatures depuis quelques temps.
Ce roman est la suite (pouvant se lire indépendamment) de Relic des même auteur, roman porté à l'écran par Peter Hyams en 1997. L'histoire se déroule 18 mois après et permet de retrouver certains des personnages de nouveau confrontés à des créatures tueuses.
La mise en place de l'intrigue et les explications scientifiques sont très crédibles, et les auteurs savent faire monter la tension. On leur reprochera peut-être une fin un peu trop rapide et grand-guignolesque. Mais à défaut d'être inoubliable, ce roman permet tout de même de passer un très bon moment.