Quatrième de couverture
Sur son autruche bio-aménorée, Archeur parcourt les champs de bataille des guerres clonées. Avec son marqueur, il recense les morts et aide à déterminer quel camp est vainqueur, quel autre est vaincu. Mais voilà que de retour de mission – retour éprouvant car il a été obligé d'éliminer un survivant – un homme lui pose une étrange question : « Voici deux rats blanc, identiques, enfermés dans une boîte, l'un est un clone, l'autre est sa souche. Déterminez lequel est le clone. – C'est impossible. – Bien sûr... Mais là n'est pas le problème, car qui vous dit que je ne vous ai pas menti, qu'il ne s'agit pas de deux clones ou pire, de deux rats identiques. » Désormais Archeur se met a douter de la véritable nature des morts qu'il recense. Long sera son combat désespéré contre le mensonge. Après Number Nine qui avait suscité de vives réactions, voici le second roman de Thierry Di Rollo, sans doute moins choquant que le précédent, mais peut-être encore plus dérangeant. Une oeuvre aboutie, riche en rebondissements et en révélations, qui confirme le talent de cet auteur incapable du moindre compromis.
Critiques
Archeur est l’employé de la Garmac, l’une des trois grandes transnationales. La guerre n’utilise plus d’humains, mais des clones. La Travis Ltd paye tous ceux qui lui font don de leur code génétique (essentiellement les chômeurs). Le boulot d’Archeur consiste à recenser les clones morts lors des affrontements codifiés qui tiennent désormais lieu de guerres. Affligé d’un boulot répugnant, il est de plus flanqué d’un coéquipier imbécile. La routine déjà peu reluisante est chamboulée lorsqu’un jour, Archeur découvre sur un champ de bataille un clone encore vivant qui lui affirme ne pas être un clone.
Archeur est ensuite envoyé sur Mars pour une mission nébuleuse où il découvrira les horreurs d’un système qui a franchi toutes les limites de la décence.
Après Number Nine, un premier roman déjà très noir, Thierry Di Rollo récidive avec ce nouveau récit, d’une lecture toutefois plus agréable. Archeur est un personnage désabusé, qui survit dans un système qu’il sait pourri jusqu'à la moelle. Il sait également qu’il en est l’instrument, et ne se gêne pas pour remettre à leur place les parfaits représentants du système qui croisent sa route, ce qui donne des dialogues aux répliques cyniques assez savoureuses. Mais son aventure va lui montrer que pour survivre dans ce monde sans espoir, il faut malgré tout y croire (ou “ feindre d’y croire ” ?) et fermer les yeux sur des horreurs inconcevables.
La fin du roman est peut-être un peu trop extrême dans sa démonstration, mais Archeur est tout de même un excellent petit roman montrant que si l’on nie l’humanité des clones, on ouvre la porte à tous les excès. Frédéric BEURG (lui écrire) nooSFere
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Clones
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