Certains livres inspirent des émotions fortes, marquent votre imagination et bousculent vos sens.
La mort peut danser fait partie de ceux-là. Lire ce roman, c'est entendre le chant irréel d'Alyz-Forgaill, c'est se promener sur les côtes d'Irlande, contempler l'océan et ses vagues qui se fracassent sur les falaises, c'est une multitude de sensations qui vous emportent dès les premières pages et vous laissent à la fin pris de vertige, sonné.
Jean-Marc Ligny a construit un roman qui se déroule sur deux époques. La première, c'est le Moyen-Âge avec la première invasion de l'Irlande par les Normands, la fin de la religion druidique et son remplacement par le catholicisme, une période noire où la misère côtoie la mort. La seconde, qui se passe de nos jours, raconte l'histoire du groupe
La Mort peut danser. Au fur et à mesure du récit l'auteur va réunir ces deux fils temporels pour les entremêler et ne plus aboutir qu'à un seul. C'est très bien fait et cela rend crédible la possession qui s'opère à travers le temps.
Il n'est pas utile à mon sens de connaître l'histoire du groupe
Dead Can Dance ni même de l'avoir déjà écouté. Si vous ne l'aviez jamais entendu, ce sera, à la fin du roman, votre souhait le plus cher. Ce livre vous fera aimer leur musique.
Cependant je modérerais mon enthousiasme par une critique mineure. J'ai trouvé que certains des passages se déroulant au Moyen-Âge comportaient quelques longueurs qui affaiblissent légèrement l'intensité du roman. Mais rien de bien grave.
A noter : je connaissais déjà
Dead can dance et appréciais leur musique, cela influence certainement mon jugement, mais
La Mort peut danser, par ses qualités intrinsèques, n'en demeure pas moins un excellent roman sur le thème de la musique et de la possession.
Benoît LUCAZEAU (lui écrire)
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