Ecrivain prolifique et éclectique, auteur d'essais, de romans, de récits de voyage..., Charles Nodier demeure finalement surtout connu pour ses contes fantastiques et pour son influence sur le milieu romantique du début du XIXe siècle, milieu dont Nodier contribua à la cohésion en organisant des réunions à l'Arsenal où se rencontraient toutes les figures littéraires du moment : Nerval, Dumas, Hugo, Balzac, Gauthier...
Signalons à ce propos, pour les amateur de BD, que le hasard fait paraître le même mois que
Trilby le premier tome des
Fées noires, de Pécau et Damien (Editions Delcourt), récit fantastique qui met en scèbe Nodier au cours de l'une de ces fameuses soirées.
La réédition de
Trilby dans un petit format, dont la présentation est remarquablement soignée comme tous les ouvrages de l'éditeur, permet de mieux apprécier l'un de ses plus fameux textes, datant de 1821, inspiré par un voyage en Ecosse (
Promenade de Dieppe aux montagnes d'Ecosse).
En effet, on savoure ainsi pleinement ce petit texte délicieux, ce conte magique lumineux, cette magnifique histoire d'amour impossible entre deux êtres que leur essence sépare... bien mieux qu'on ne le ferait si le texte prenait place au sein d'une anthologie (comme ce fut le cas dans l'excellente anthologie de Francis Lacassin,
Les démons de la nuit, 1980, U.G.E.).
Ce texte fut très bien accueilli à sa sortie, et il inspira à son tour une ballade à Victor Hugo : (
A Trilby, lutin d'Argail, dans
Odes et ballades, 1826), que l'on peut regretter de ne pas voir figurer ici en appendice.
L'oeuvre fantastique de Nodier, qui n'a rien à envier aux contemporains, mérite amplement une redécouverte.
Trilby, d'inspiration plus fantasy, est une excellente façon de commencer…
Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere