« Ursi perdit sa virginité pour le bon motif... le plus tendrement, le plus fougueusement du monde. La première nuit de noces germano-américaine depuis la guerre ; une nuit de noces martiale, qui sentait encore la poudre, à huit jours de la capitulation allemande et du viol manqué. Dans la même chambre, devant le même miroir. Ils ont de la mémoire, les miroirs, et de la sensibilité. Celui-là n'oublierait jamais le beau visage basculé de cette franc-tireuse de l'amour, vaincue où et quand elle l'avait décidé. »
La Rochelle, pour vous servir. Il est entré comme miroir de compagnie chez la belle Madame Carter. Zélé, compétent, il se rend indispensable, aide même son employeuse à accoucher. Hélas, il s'éprend d'elle, la jalousie pourrait le pousser aux pires extrémités. Pour tout arranger, il tombe sous la coupe d'un doge, souverain despotique qui s'adonne à des penchants inavouables et songe à dévoyer ce domestique un peu simple... La Rochelle aurait, dit-on, reçu licence de tuer.
Avant d'écrire les deux récits fantastiques qui composent ce volume, Jean-François Comte a publié Sylvie et les vivisecteurs et Les Géants couverts d'algues, romans : on a salué en lui « un des meilleurs manipulateurs de l'imagination ». Il a convié tous les poètes épris de miroirs à se réunir dans un numéro spécial de la revue Vagabondages (Marcel Jullian). Il a réalisé des films publicitaires par centaines : autant de miroirs aux alouettes !
Cet ouvrage a pu être publié grâce à la collaboration du Centre de Création Littéraire de Grenoble, dirigé par Philippe de Boissy.