Peu convaincu par les productions issues de la collaboration entre Alain Paris et Jean-Pierre Fontana, j'attendais ce roman avec une certaine curiosité. La question que je me posais était la suivante : comment Paris allait-il s'en sortir, seul ?
La réponse est : fort bien.
La marque des Antarcidès se présente en effet comme un excellent roman ; écrit avec clarté et intelligence, sobriété et le sens du détail important. Le style n'a pas été sacrifié au profit d'une Aventure hâtivement empaquetée.
Il s'agit là d'une grande réussite qui donne envie de lire le tome deux des Chroniques d'Antarcie afin de connaître la suite de l'existence de Jaemon. Le jeune homme, autrefois sauvé par un mystérieux personnage de la haine que lui vouait la Première Dame Kaarla, sa « belle-mère », revient sur les lieux de sa naissance ; à Maelmordha où sa mère fut assassinée par l'ambitieuse Kaarla. Là, il apprend par l'un des familiers du Prêtre-Roi de Leng, qui est en réalité beaucoup plus qu'un banal être humain, que son sauveteur de naguère n'a jamais cessé de le manipuler.
Alors Jaemon décide de redevenir enfin lui-même et de suivre sa propre voie.
Une histoire simple à l'évidence, mais une histoire suffisante car servie par un traitement lui aussi simple et d'une grande efficience. En conclusion, voilà un livre qui semble de taille à rehausser le prestige de la collection Anticipation.
Ah ! Si tous les Fleuve Noir du genre atteignaient ce niveau...
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/12/1985 dans Fiction 369
Mise en ligne le : 9/3/2005