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La Trace des rêves

Jean-Pierre ANDREVON


Illustration de MANCHU

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 7173 suivant dans la collection
Date de parution : avril 1995
Dépôt légal : mars 1995
Réédition
Roman, 320 pages, catégorie / prix : LP9
ISBN : 2-253-07173-0
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
« Ils avaient atteint la sortie, ils étaient parvenus au seuil du monde. C'était aussi simple que cela  : ils étaient sortis. »
   Lorsque Fran et Batti, et les autres, se sont éveillés, au creux de sarcophages de verre, ils ont découvert un monde incompréhensible, de métal et de béton, et ils n'ont eu qu'une idée, s'échapper de la caverne.
   Au dehors, un univers de monstres les attendait. Et tandis que la petite tribu avançait le long du fleuve et qu'elle se grossissait de nouveaux arrivants, des femmes enfin, et d'autres hommes, le mystère s'épaississait. Sur leurs origines, sur leur destination, sur leur nature.
   Quel pouvoir, sur quelle planète, les avait traités comme des jouets, comme des insectes  ?
   Voici l'un des romans les plus forts, les plus sensibles, de Jean-Pierre Andrevon, l'un des maîtres incontestés de la science-fiction française.
Critiques
     Quinze caissons de cryogénisation sont alignés dans une caverne. Quinze cercueils de plexiglas dont émergent un beau jour une poignée d'hommes, qui en dehors de leur nom et du langage articulé, ne connaissent pas grand-chose, et surtout pas la raison de leur présence dans ces curieuses machines. Un guide se dégage bientôt, Fran, qui mène le petit groupe hors de la caverne, à la découverte d'une nature hostile et inconnue peuplée de « fourmilles », de « bourdonneuses » ou de « poissécailles », qui ressemblent trait pour trait à nos fourmis, nos mouches ou nos poissons, si ce n'est la légère différence d'échelle : nos bonshommes, en effet, ne mesurent que quelques centimètres de haut. C'est alors le processus de l'évolution qui s'engage : pour tenter de résister à son milieu, l'homme apprend la cueillette, puis la chasse et la pêche. Il invente des outils de moins en moins rudimentaires, et domestique le feu. Rencontrant une tribu totalement féminine, il découvre un beau jour l'existence du sexe opposé, puis l'exogamie et enfin la sédentarisation. Et ce sera inévitablement la première guerre menée contre une tribu voisine d'hommes à la peau noire. Un beau jour, la découverte d'un squelette en tous points semblable au leur, mais démesurément grand, leur inspire leurs premières interrogations spirituelles. S'agit-il des restes d'un dieu ? Un petit groupe mené par Fran décide de partir explorer le monde, pour tenter de comprendre le curieux destin de ces dieux mortels...
     Dommage. C'est le mot qui vint immédiatement à l'esprit du chroniqueur lorsqu'il referma ce livre. Ni dans son exposition, ni dans son déroulement, et en définitive ni dans son dénouement, La Trace des rêves ne sort vraiment d'un classicisme très « âge d'or de la SF », ce qui déçoit un peu sous la plume d'un auteur qui fut dans les années 60-70 l'un des grands dépoussiéreurs du genre dans notre pays. Et encore plus dommage quand on sait que cet écrivain a de plus en plus tendance à explorer d'autres univers littéraires avec des succès flatteurs (Andrevon est le dernier lauréat en date du prestigieux Prix du Roman d'Aventures avec le remarquable Oeil derrière l'épaule). Mais rien à faire : le thème des hommes minuscules qui sert de base à La Trace des rêves évoque trop infailliblement Matheson (L'Homme qui rétrécit, 1956, tout de même), sans qu'Andrevon parvienne à renouveler la formule, et on ne peut que regretter que l'évolution accélérée des hommes primitifs ne soit pas narrée avec la verve et l'humour de Roy Lewis dans Pourquoi j'ai mangé mon père (que chacun devrait avoir lu !).
     Ce n'est pas que le manque d'originalité de La Trace des rêves en fasse un mauvais roman pour autant. Le style est agréable et très élégant (comme souvent chez Andrevon), et l'action bien menée, sans temps mort. Mais il manque désespérément le petit frisson que l'on éprouve à la lecture de quelque chose de vraiment nouveau par le fond ou la forme. C'est pour cette raison que ce livre satisfera plutôt les lecteurs occasionnels de SF, voire le jeune public, si celui-ci n'est pas rebuté par quelques scènes sexuellement explicites... En revanche, mieux vaut sans doute ne pas pénétrer dans l'œuvre d'Andrevon par La Trace des rêves : ce n'est pas là son ouvrage le plus marquant, et encore moins celui qui rend le mieux justice à son talent et à sa réputation.

Julien RAYMOND (lui écrire)
Première parution : 1/9/2001 nooSFere

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