FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions
(Paris, France), coll. Anticipation n° 1328 Dépôt légal : octobre 1984, Achevé d'imprimer : juillet 1984 Première édition Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-265-02796-0 Format : 10,8 x 17,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
La Nouvelle Albion a été déclarée terre interdite par le Grand Plus. On dit que n'y vivent que des chiens sauvages, par millions.
Des Survivants, issus de la nuit des temps de l'avant-Guerre Bactériologique, débarquent à Chernoviz, l'ancienne Irlande.
Ils sont à la recherche d'Adonaï, le Celte Noir, dont le destin est de les délivrer en détruisant le Grand Plus. Cham, l'évadé du Neuro Centre, est-il le Celte Noir ? Acceptera-t-il sa mission... et la main de Rose-Hardie, la plus belle et la moins timide des Survivantes ?
Critiques
La plupart des « nouveaux auteurs » du Fleuve entre en « Anticipation » sur la pointe des pieds. Je veux dire, avec des thèmes éprouvés des récits de série. Désir de ne pas effaroucher, de se couler dans un moule. Prudence au moment de se rôder ? Au pire, cela donne un space opéra plus qu'archétypé, du style Planeta non Grata de Michel Honaker (un auteur qu'on n'a d'ailleurs pas revu depuis sa première apparition) ou Le cycle des insectes, dont le style cousu de clichés... mais passons ! Au (presque) mieux cela donne Le Celte Noir : il y a eu la Grande Guerre Bactériologique de 2050. la majorité des hommes sont morts, tous les continents sont désertés sauf l'Europe, il n'y a plus d'animaux, sur le sol ne pousse plus qu'une herbe rouge qui vient peut-être de Boris Vian ; une société s'est néanmoins reconstituée dans l'Europe en partie préservée ; elle est férocement hiérarchisée en Plus, en Cadres, en Moins (ceux-ci n'étant que des esclaves qu'un plan d'eugénisme veut remplacer peu à peu par les Robots) ; et bien sûr la police omniprésente veille, les Solos, la Guardia, les Pathos-Robots...
Les rares dissidents attendent la mort dans les Neuro-Centres — comme Cham, fils d'un riche Plus — mais qui a pourtant dans ses veines du sang de Noir — une race disparue. Et c'est naturellement Cham qui va catalyser la révolte des Moins contre les Plus, aidé en cela par les Survivants, réfugiés en Irlande et ayant échappé depuis la fin de la guerre au conditionnement planétaire. Rien ne manque à cette trame solide — ni, côté social, les débordements sanglants d'une révolution où le populaire se venge atrocement de ses anciens maîtres (il y a quelques complaisances qui auraient pu être évitées dans les descriptions des viols et mutilations), ni, côté intime, la rencontre de Cham avec deux femmes antagonistes, Lammeda la Plus, qui l'aide et le trahit, puis meurt, et Rosé-Hardie la Survivante, qui lui donnera des enfants... La première partie du roman (il est court) est très bien venue, avec beaucoup d'inventions de détail dans la description du fonctionnement de la société des Plus. La seconde est plus prévisible, dès que les Survivants entrent en scène et que l'action et les batailles prennent le pas sur la construction de l'univers. Mais l'ensemble se lit très agréablement (et rapidement). Michaël Clifden : un auteur à suivre.