Comment vivre sur Kro, un monde où la mort gouverne les hommes, un bagne sans retour où il faut sans cesse côtoyer l'enfer ?

     Le bagne dans l'espace est une image fort prisée par le space-opera. Accessoire-planète ou planète accessoire, il illustre à la fois le thème de la prison et du camp de concentration. Avant, la prison était un monde. Maintenant, le monde est une prison.

     Ici, il s'agit plutôt d'une colonie-bagne, livrée à elle-même, c'est à dire à pas grand-chose, peuplée de criminels et de marginaux en tous genres. Le roman raconte sa révolte et les combats successifs, intérieurs et extérieurs, qui vont la conduire à revendiquer, puis à obtenir son indépendance. Un homme plus déterminé que les autres fera basculer le précaire déséquilibre qui engloutissait peu à peu la houleuse communauté. Face à un pouvoir lui-même peu stable économiquement et politiquement parlant, elle saura faire entendre sa voix au prix de milliers de morts ; un prix qu'il fallait payer pour arracher la liberté.

     Prometteur au début, le roman s'effrite petit à petit. L'intrigue, trop lâche, ne parvient pas à conserver toute sa densité. Le passage du récit consacré à l'éclosion du personnage principal à celui qui narre l'émancipation proprement dite de la colonie se concrétise par une part d'intérêt et un éloignement du lecteur.

     Un roman néanmoins acceptable dont la publication n'est pas sans valeur. Premiers pas encore hésitants d'un nouvel auteur...