C'est une drôle de mésaventure qui arrive à l'adjudant-chef de la Gendarmerie Emile Buchaudon à un mois de sa retraite. Ses collègues pour fêter l'événement, lui offrent en effet un vieux miroir, acheté à la salle des ventes de Rambouillet. En apparence, le cadeau est banal mais Emile va vite saigner du nez en s'apercevant que celui-ci, au lieu de lui renvoyer son portrait, laisse apparaître quelques images puisées dans le passé...
Aussitôt, le gendarme va mener son enquête et se retrouver à l'asile !
Le miroir du passé est un polar « surnaturel » qui n'a pas grand-chose à voir avec la Science-Fiction. Quand je dis « surnaturel », c'est une façon de parler. En fait, ce roman est d'une bêtise rare.
L'idée de départ semble assez bonne — le miroir qui restitue des scènes fixées dans sa « mémoire » — mais elle est complètement saccagée par l'auteur. Celui-ci ne se soucie aucunement d'être crédible ou non. Son « explication scientifique » finale est balancée à la face du lecteur comme une vieille chaussette nauséabonde.
Le début était marrant, pourtant ; presque prometteur... Tout se gâte avec l'arrivée du zéro de service. Le brave gendarme Emile, qui se targue de dévorer les ouvrages de philosophie comme d'autres les productions du Fleuve Noir, s'avère n'être qu'un imbécile consommé.
Oh mes poulets, voilà qui n'arrange guère l'image de marque de la gendarmerie.
Éric SANVOISIN
Première parution : 1/7/1985 dans Fiction 364
Mise en ligne le : 2/5/2005