Ce roman de Jean-Pierre Andrevon fait suite à «
Soupçons sur Hydra » qui avait inauguré le retour de l'auteur au Fleuve Noir après plusieurs années d'absence.
« Soupçons sur Hydra » nous présentait une planète (Hydra) entièrement couverte de mers sur laquelle une base de chercheurs tentait en vain de trouver une arme afin de s'opposer aux « Autres », une race extra-terrestre, en guerre contre les Humains.
La fin du livre nous laissait dans l'incertitude quant au sort de Val Elkaïch, le personnage principal de l'histoire. Nous le retrouvons dans cette suite, seul aux prises avec les « Autres ».
Ce conflit permet à l'auteur de mettre en parallèle deux civilisations fort différentes. On découvre la véritable nature des « Autres », alors qu'ils étaient jusqu'ici entourés de mystère. Le voile se lève pour nous communiquer la révélation de ce qu'ils sont en vérité. Les « Autres », ce sont les Primordiaux, le premier bourgeon de l'Humanité. Le livre débouche inéluctablement sur une réflexion métaphysique. « Les Dieux étaient au-delà de l'intelligence humaine. au-delà de mon intelligence, et à cet instant précis je comprenais exactement ce que j'étais, ce que je serais toute ma vie : un ver de terre sous le regard des étoiles » (p. 175). S'ils vivent sur un autre Plan que les Hommes, n'y a-t-il pas un moyen de rejoindre les « Autres », de devenir comme eux ?
Malgré quelques longueurs, des passages interminables qui n'ajoutent rien à l'intrigue dans la première moitié du livre, Andrevon réussit à attirer notre attention par une progression lente qui aboutit à la révélation finale dans les dernières lignes, les derniers mots, du livre.
« Le premier hybride », 50 % d'Andrevon, 50 % de Brutsche...
Frédéric KURZAWA
Première parution : 1/5/1985 dans Fiction 362
Mise en ligne le : 28/11/2008