Quatrième de couverture
Chez Hoffmann, les institutions deviennent des personnages, des événements, des atmosphères, et tout ce monde, dont la première qualité est d'être étonnamment réel, se pénètre peu à peu d'étrangeté. Aucun parti pris, aucune volonté de symbolisme ne le dirige d'abord ; il semble s'engager dans une aventure sans mystère ; et voici qu'insensiblement on est enlevé à cette apparente simplicité. Les personnages, comme les objets et toute l'ambiance, se mettent à devenir transparents, révélant à l'improviste leur double et triple signification. Ou bien, à l'inverse, ils se font opaques, menaçants, chargés de hantises et de lourdes réminiscences ataviques, soudain grimaçants. Le rêve surgit au milieu de la vie présente, très concrète pourtant ; il y perce des trouées immenses qui ouvrent sur le monde invisible de l'art ou sur les obscurs domaines du cauchemar. Albert Béguin.
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