Lors d'un grand bal de la magie noire, Roberta Morgenstern parvient à arracher Lilith, la fille du diable, aux mains de l'impitoyable Camilla Banshee. Mais la petite est en danger de mort. Pour la sauver, Roberta et Grégoire Rosemonde entament une vaste course contre la mort, à la recherche des fondatrices de l'Air, de l'Eau, de la Terre, du Feu et de l'Éther...
Lilith vivra-t-elle ? Banshee s'emparera-t-elle de l'enfant à temps pour son invocation magique ? Tout se résoudra au terme d'un combat final dont même la Pythie de Delphes ne peut prévoir l'issue. Car le Diable est parmi eux depuis le début. Et il va enfin montrer son vrai visage.
Après Le Quadrille des Assassins (Wiz 2002) et Un Tango du Diable (Wiz 2003), voilà enfin la conclusion de l'haletante trilogie signée Hervé Jubert. Plus que jamais, âmes sensibles s'abstenir...
Critiques
Carmilla Banshee n'a pas changé d'un poil. Sa quête du pouvoir absolu appelle toutes les bassesses. Cette fois, la sorcière maléfique est prête à se servir de la petite Lilith, qu'elle a créée à partir de cellules du Diable afin d'attirer le Prince des Ténèbres et de convoler en justes noces avec lui. Son but : semer le chaos éternel sur Terre ! Mais sa manipulation génétique a généré un dysfonctionnement dans le corps de Lilith. La petite survivra-t-elle ? Roberta Morgenstern compte bien y veiller en se lançant dans un voyage sous toutes les latitudes à la recherche du remède pour Lilith, mais aussi du moyen de contrecarrer les plans diaboliques de Banshee...
Pour le troisième et dernier tome de sa trilogie démoniaque, Hervé Jubert fait feu de toute son imagination (débridée !), de toutes ses références — télévisuelles, cinématographiques, musicales ou littéraires. Et chacune de trouver sa place dans ce capharnaüm, prêtant ici à s'émouvoir (les rencontres avec des auteurs comme Robert Louis Stevenson), là à sourire (la rencontre avec la fondatrice Frédégonde dans son décor d'hôpital), souvent à rêver (la bataille finale et ses soldats de l'imaginaire). On peut se sentir dérouté par l'enchaînement des événements assez chaotique, on cherche où veut nous amener l'auteur, ce dernier paraissant parfois aussi perdu que ses personnages dans son propre imaginaire... Brouillon, donc ? Certes. Mais aussi jubilatoire. Jubert nous balade de pays en contrés bizarres. On en perd le Nord. La magie est partout, la folie rôdant dans son sillage. Et cette fois, la fin s'envole en une apothéose cataclysmique jouissive joliment servie par une plume enfin maîtrisée.
De livre en livre, Hervé Jubert améliore sa narration, son rythme, sa poésie aussi. Au lecteur de se laisser happer par son univers baroque, ce qui, on l'a dit, ne va pas nécessairement de soi.