OCTOBRE
, coll. Croix des fées Dépôt légal : septembre 2004 Première édition Roman, 272 pages, catégorie / prix : 17,50 € ISBN : 2-915621-01-2 Genre : Fantasy
Quatrième de couverture
AUDREY FRANCAIX
Née en 1980 dans un Nord chargé d'ambiances, elle a tout de suite manifesté de multiples intérêts pour l'Art en général, et l'écriture en particulier. Peintre, poétesse, scénariste et surtout écrivain, Audrey Françaix est avide de création et toujours sincère dans ses œuvres. La Chair et l'Acier est son premier grand roman de fantasy adulte, après plusieurs réussites en littérature jeunesse, dont le Cercle des Elfes et Halloween : le club des monstres.
Demain, Mantii partira dans les Monts Incendiés pour une retraite d'un neuvain. Elle sera escortée par la sadique veuve Aunanii, chargée des rituels prénuptiaux qui transformeront la naïve pucelle en une femme digne de l'étreinte de son promis. Toute la tribu atrébate festoie à l'annonce de cette bonne nouvelle, tandis que la principale intéressée est contrainte de garder le lit, ainsi que l'exige la coutume. Mantii, impatiente d'épouser l'homme qu'elle aime, mais néanmoins terrifiée par le voyage initiatique, parvient à s'évader quelques temps en forêt. Mais lorsque la jeune fille revient au village, les danses et les rires ont laissé place aux flammes et à l'horreur. La communauté a été victime d'une incursion des terribles barbares Galaghels. Et c'est en cherchant des survivants que Mantii est surprise a son tour par les responsables du massacre...
EROTIC-FANTASY
Dans ce cycle, la chair se veut aussi dévastatrice que l'épée ! Tel le plaisir précédant la petite mort, l'intrigue se développe de manière progressive, distillant machinations, amours et tortures en entraînant le lecteur toujours un peu plus loin. L'intrusion d'un érotisme tantôt tendre, tantôt violent dans un monde de fantasy se révèle le point fort de cette aventure. Au cours des différents tomes, on pourra suivre les destinées inattendues de Mantii, Ydelle, Dsilée, Krel et bien d'autres personnages fascinants sur les chemins d'un monde riche en civilisations surprenantes. Insidieusement, la magie se mêlera à l'acier, au sang et à la volupté ! Par un joli tour de plume, Audrey Françaix nous emmène dans un univers barbare aux odeurs musquées...
Critiques
Quelques jours avant son mariage, Mantii voit son village brûlé par des barbares, les Galaghels. Faite prisonnière avec les siens — essentiellement des femmes, les hommes ayant tous été tués — elle est emmenée pour être vendue. Elle réussit néanmoins à s'attirer les grâces du commandant des Galaghels, Krel, qui la protège de ses subordonnés, trop entreprenants.
Le livre commence sur un examen de virginité par une vieille matrone verruqueuse (le terme revient plusieurs fois), qui atteint quasiment l'orgasme en procédant à la vérification. Il se poursuit par une discussion d'adolescents un peu gnangnan. Vient ensuite une scène de viol, à l'issue de laquelle se développe un semblant de considération violeur / violée. Bref, rien qui ressemble de près ou de loin à ce que l'éditeur appelle de l'erotic-fiction (genre que l'auteur, dans le prière d'insérer, avoue ne pas connaître...). Sans doute ma libido a-t-elle des ratés, car personnellement je n'ai rien trouvé d'érotique dans ce déballage de bassesses, viols à la chaîne et collectifs, meurtres, massacres... On note ici l'habituelle confusion entre érotisme et pornographie, alors si vous souhaitez lire quelque chose d'un peu plus affriolant, vous préférerez peut-être comme moi la Jirel de Joiry de C.L. Moore à ce livr
Ceci étandit, cette violence est parfaitement assumée par l'auteur, qui revendique le droit d'écrire ce dont elle a envie, fût-ce un texte racoleur. Mais nous sommes pour notre part en droit de nous demander si ce côté sombre sert réellement le livre. Et la réponse est plutôt négative. En effet, le message de ce roman, s'il y en a un, est peu clair. On a surtout l'impression que l'auteur s'est complu à jeter sur le papier ses fantasmes ( ?) au gré d'une histoire sans grande originalité. Du coup, la noirceur fait un peu toc, comme un moyen artificiel de corser un roman bien sage par ailleurs. Et ce n'est pas l'artifice stylistique qui consiste à appuyer ses dires par un nombre impressionnant de points d'exclamation de mauvais augure — en moyenne trois ou quatre par page, et pas seulement dans les dialogues — qui améliore les choses.
Bref, ce passage à la littérature adulte d'Audrey Françaix, qui n'avait publié jusqu'à présent que des romans jeunesse chez Degliame, est loin de convaincre. Comme ce roman n'est que le début d'un cycle, on attendra avant de le juger définitivement, mais force est de constater que, si le tir n'est pas corrigé d'ici La chair et l'ambre, on ne trouvera pas grand-chose à sauver de cette saga.