Quatrième de couverture
L'actualité de Jules Verne est liée à des phénomènes complexes et parfois contradictoires. On continue à en faire le prophète des techniques modernes, une sorte de voyant, ce qui ne résiste pas à un examen un peu sérieux. C'est mépriser ce qui l'a fait survivre jusqu'à nos jours, et pas seulement sur le rayon « littéraire enfantine » ; son génie littéraire. Si son imagination a inventé des machines fort dépassées de nos jours, elle a surtout créé un monde qui puise sa dynamique et sa cohérence dans le substrat mythique commun à tous les hommes. Par le mythe, quelle qu'en soit la forme, l'homme a toujours tenté de répondre aux questions essentielles sur sa nature et son destin. Jules Verne a donné sa réponse, pour son temps, qui est l'aube du nôtre, avec sa voix propre. Une étude comme celle-ci, premier essai complet de mythocritique, dans la lignée des travaux de Bachelard et Gilbert Durand, portant sur l'ensemble d'une oeuvre, doit tenir compte autant que faire se peut de toutes les composantes qui jouent dans la création littéraire. C'est par la structure mythique qu'elles s'agencent de façon cohérente, et prennent leur sens : poser à notre monde les questions que déjà, à Sumer, se posait Gilgamesh.
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