Que se passe-t-il aux abords de Diosi ? Plusieurs vaisseaux ont disparu sans émettre le moindre signal de détresse. Il est plus que temps d'éclaircir ce mystère qui commence à poser certains problèmes aux politiciens. Et, à agir pour agir, autant vaut-il le faire savoir au plus grand nombre par médias interposés. Un vaisseau militaire composé exclusivement de femmes d'expérience est envoyé en grande pompe pour mener son enquête et, si possible, régler définitivement cette affaire.
Dès son retour de mission, Palm veut retourner sur zone, car tout ne s'est pas tout à fait passé selon les plans. Mais, mise à la retraite forcée, elle ne dispose pas des moyens nécessaires. Au détour d'un comptoir de bar, elle s'arrange une rencontre avec Arm, un entrepreneur baroudeur. Le profil idéal. Elle va tout faire pour le convaincre de l'accompagner dans un périple qui va les mener à la rencontre d'autres races de la galaxie et au-delà de la frontière de l'inconnu, au-delà de la frontière du temps.
Aux Sources du Temps est clairement présenté comme un Space Opéra, ce qu'il est sans aucun doute possible. La grande cavalcade aux tréfonds de l'espace face aux méchants machiavéliques est au cœur de ce récit. Tous les grands clichés du genre sont présents. Au départ, l'équipage du vaisseau militaire a des airs de Drôles de Dames, et Palm — l'héroïne — devient par la suite une copie de Lara Croft (on pourrait multiplier les références pour le reste du récit). Ici, Chaque section — le livre en compte 5 — est centrée sur une partie distincte de l'histoire avec pour objectif de les faire converger dans un bouquet final. Hélas, ce qui passe facilement dans une superproduction est nettement plus difficile à faire admettre dans un livre.
Le rythme des deux premiers chapitres est de prime abord soutenu, mais la narration s'enlise dans force détails inutiles liés à la volonté évidente d'Alain Leboutet de ciseler ses personnages. Plus on avance dans le récit et plus tout s'accélère. Mais l'auteur confond vitesse et précipitation. Du coup, la partie conclusive, trop courte, manque sérieusement de clarté.
Enfin, les presque 600 pages (et les 25 euros qui vont avec) risquent fort de rebuter une partie du lectorat.
Dommage, car les idées sont bonnes et l'ambition de l'auteur est louable. Un traitement plus allégé — dans tous les sens du terme — aurait bien mieux servi cet œuvre qui ressemble à un objet maintes fois remis sur le métier. À vouloir trop bien faire il arrive que l'on aille trop loin.
Aux Sources du Temps reste cependant un bon café, juste un peu trop allongé.
Fabrice FAUCONNIER (lui écrire)
Première parution : 10/9/2005 nooSFere