TERRE DE BRUME
(Dinan, France), coll. Terres Fantastiques - Essais Date de parution : 25 mai 2005 Dépôt légal : avril 2005, Achevé d'imprimer : avril 2005 Première édition Étude d'une œuvre, 496 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 2-84362-277-8 Format : 14,0 x 24,0 cm✅ Genre : Hors Genre
Actes du Colloque de Cerisy qui s'est déroulé du 2 au 12 août 2004..
Quatrième de couverture
Il faut se méfier des commémorations. 2005, l'année du centenaire de sa mort, va-t-elle valoir à l'auteur de Vingt Mille Lieues sous les mers le cortège habituel de médiatisations intéressées, de tentatives de récupération idéologique tous azimuts, de cavalcades et de spectacles de cirque analphabètes ? Ou bien permettra-t-on d'inviter le public à lire les textes de celui qui est, fondamentalement, un écrivain véritable ? Va-t-on se servir de Jules Verne, ou va-t-on essayer de le servir ?
Le présent ouvrage rassemble les communications présentées du 2 au 12 août 2004 au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, et dont les auteurs, d'horizons divers, ont en commun d'aimer Jules Verne et de vouloir le débarrasser de nombre de ces mythes tenaces qui continuent de s'attacher à son image. Verne au théâtre, Verne et la presse, Verne et la science-fiction, mais aussi les visages de la Chine, de l'Afrique, de l'Amérique — son pays d'adoption post-mortem — tels qu'ils sont donnés à voir dans ses Voyages extraordinaires, voilà quelques-uns des aspects de cette œuvre multiforme et chamarrée qui sont ici étudiés. Mais un écrivain est aussi un homme qui ré-écrit, et qui est lui-même ré-écrit par ses successeurs : on ne peut parler de Verne sans envisager sa relation à Poe ou à Baudelaire ; de même, la filiation vernienne décelable chez un Lovecraft ou chez un Pérec permet à rebours de mieux saisir l'originalité de cet écrivain.
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
16 - Robert BAUDRY, Les Romans africains de Jules Verne, pages 256 à 281, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
17 - Gérard SIARY, L'Extrême-Orient dans les romans de Jules Verne, pages 283 à 305, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
18 - Arnaud HUFTIER, Jules Verne en Flandre : le déni de l'absolu, pages 307 à 329, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
19 - Piero GONDOLO DELLA RIVA, Les Deux Verne : à propos de la correspondance entre Jules et Michel, pages 331 à 334, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
20 - Olivier DUMAS, Verne et la science, pages 335 à 345, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
21 - Philippe CLERMONT, Jules Verne, ou un darwinisme en suspens, pages 347 à 367, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
22 - Gilles MÉNÉGALDO, La Filiation Poe, Verne, Lovecraft : l'imaginaire du Pôle Sud, pages 369 à 389, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
23 - Thierry ORFILA, Baudelaire et Jules Verne, deux conceptions de la modernité, pages 391 à 411, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
24 - Cécicle DE BARY, Perec, lecteur de Jules Verne, pages 413 à 428, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
25 - Jean-Pierre PICOT, Jules Verne est-il un auteur de science-fiction ?, pages 429 à 458, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
26 - Lauric GUILLAUD, Jules Verne et les mythes américains, pages 459 à 488, article
Inédit. Première parution en 2005 (non référencée dans nooSFere).
Critiques
Ils sont vingt-cinq à s'être penchés sur son œuvre, Roger Bozzetto, Gilles Menegaldo, Daniel Compère, Arnaud Huftier et d'autres, pour ce deuxième colloque de Cerisy sur Jules Verne (le premier eut lieu en 1978), en prévision du centenaire, prêts à bousculer les idées reçues à propos d'un auteur un peu trop hâtivement catalogué au rayon jeunesse. Découpé en cinq parties, ce recueil est d'une exceptionnelle richesse, ne serait-ce que parce qu'il revient sur des titres peu ou prou connus, le plus cité parmi les contributeurs étant Sans dessus dessous.
L'œuvre romanesque, du manuscrit à l'illustration, se penche sur les titres et les originaux de Verne, les rapports avec Hetzel, le rôle de la presse dans l'œuvre de ce grand consommateur de journaux, celui des illustrations, renforçant « le potentiel émotionnel de la fiction », ainsi que sur l'aspect très visuel de son œuvre. Jules Verne et le théâtre revient sur sa carrière de dramaturge. On connaît les adaptations des ses plus célèbres romans sous forme de spectacle féerique (à l'exception d'un inédit, Voyage à travers l'impossible, que vient de rééditer l'Atalante), on en sait moins sur les vaudevilles et mélodrames du début de carrière, où s'expriment davantage son humour et son goût des calembours (avec un surprenant : « la queue sur la main »). Les approches thématiques nouvelles ne manquent pas d'intérêt, car elles montrent un Jules Verne respectueux de la nature, formulant un pessimisme social face aux dérives de la science. Le sauvage n'est pas toujours celui qu'on croit. Ses personnages de savants et d'explorateurs partagent, eux, cette « hygiène de vue » qui allie résistance physique à des « capacités morales d'enthousiasme et d'émerveillement ».
La géographie à l'œuvre ausculte l'Afrique, l'Extrême-Orient et... la Belgique pour y déterminer la part de documentation et de lieux communs, de vérité et d'invention. Enfin, Jules Verne et les autres établit les relations et les correspondances avec Baudelaire, Poe, qu'il admirait, et les filiations avec un Lovecraft ou un Perec. On le voit aussi prendre ses distances avec certains mythes américains. S'interrogeant sur son statut d'auteur de science-fiction, Jean-Pierre Picot note qu'il « ne procède que de la seule anticipation technologique » ; il n'en est pas vraiment un mais a contribué à familiariser le lecteur avec l'avenir, en le rapprochant plutôt qu'en nous y emmenant.
La somme des interventions, aussi passionnante qu'érudite, a de quoi inciter à une relecture furieuse de celui qui reste malgré tout le père de la science-fiction française.