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Imbroglius

Kim TRAN NHUT


Illustration de Annette MAMAT

MAGNARD Jeunesse (Paris, France), coll. Grand format précédent dans la collection n° (7) suivant dans la collection
Dépôt légal : septembre 2004
Première édition
Roman, 284 pages, catégorie / prix : 12 €
ISBN : 2-210-96907-7


Quatrième de couverture
     A Lo-Nast, ville du futur, les assassins n'existent pas : l'Imbroglius, un réseau omniscient qui contient l'ADN de tous les humains et qui permet la surveillance des faits et gestes de chacun, les retrouve instantanément. Un jour pourtant, un cadavre est découvert... et l'Imbroglius ne parvient pas à l'identifier ! Aléa découvre, au détour d'une manipulation, que des informations ont été mystérieusement effacées du réseau afin que le cadavre reste anonyme... La jeune fille décide alors de se mesurer à l'Imbroglius, qui peut se révéler dangereux pour qui voudrait sonder de trop près ses voies impénétrables...
Critiques
     Les adultes qui connaissent le nom de Tran-Nhut ne manqueront pas de l'associer à des romans policiers qui ont connu un certain succès. C'est néanmoins à une aventure toute différente de celle du mandarin Tân que nous convie la plus jeune de ces deux sœurs d'origine vietnamienne : Kim.

     Notre héroïne s'appelle Alea — prénom qui annonce déjà un parcours particulier ! Elle vit dans un « appartagement » avec sa mère et toute sorte d'autres gens, jeunes et moins jeunes. Une telle notion de la famille au sens très large devrait être familière à pas mal d'adolescents, ces mœurs déjà bien actuelles n'ayant rien de science-fictif ! La mère d'Alea lui délègue son travail de détective. Mais dans ce monde futuriste, ce travail se résume à traquer les fraudes comptables dans les entreprises louches. Pas très excitant. Alors, quand un vrai meurtre est perpétré à Lo-Nast, Alea se jette évidemment dans une enquête éperdue.
     Le deuxième héros est probablement l'Imbroglius, une espèce d'ordinateur dont le rôle exact n'est pas précisé, mais qui semble régir la ville. Alea et ses amis l'explorent par l'intermédiaire de « voilescents » pour y trouver des indices et des réponses à leurs questions. Si Alea est la meneuse, chacun des autres joue un rôle important dans le déroulement de l'intrigue. Ceci nous semble un bon point pour la psychologie des jeunes qui ne pourront qu'apprécier que tout le monde participe à la vie du groupe selon ses capacités.

     L'auteur ne fait pas dans ce manichéen si préjudiciable à nos chers petits lecteurs qui sont maintenant en âge d'apprécier les nuances et la complexité du monde. On peut même dire qu'il tombe dans l'excès inverse. Dommage que les motivations du « méchant » ne soient pas mieux explicitées. Dommage aussi que la frontière entre le bien et le mal, si facile à tracer pour les personnes aux raisonnements réducteurs, si difficile à définir pour le sage, soit esquissée de façon si rapide et indistincte.

     Un mot sur l'intrigue : elle évolue de manière parfois un peu simpliste dans ses mécanismes, mais s'avère le plus souvent convaincante. Après tout, notre vie de simple mortel est-elle autre chose qu'un assemblage de coïncidences heureuses ou malheureuses qui ne sont que mieux soulignées dans les romans ?

     Donc, une intrigue sympathique, saupoudrée de nombreux néologismes, qui s'adresse essentiellement aux jeunes de treize ou quatorze ans. Ils en ressortiront encore plus convaincus d'être supérieurs à leurs vieux c... de parents, et c'est tant mieux, car finalement n'est-ce pas de là que naissent les rêves et l'espoir de la jeunesse ?

Antoine ESCUDIER (lui écrire)
Première parution : 20/3/2005 nooSFere


     L'imbroglius. Réseau des réseaux surveillant tout un chacun grâce à sa base de données regroupant l'ADN de tous les humains de la planète. Jusqu'au jour où un cadavre ne peut être identifié. Impossible ! Ce n'est pas l'avis d'Aléa, fille d'une détective privée, qui va reprendre les bonnes vieilles méthodes d'antan pour percer ce mystère qui pourrait l'entraîner dans les coulisses du pouvoir... Voilà encore une société victime de son envie d'avancées technologiques à outrance. L'Internet n'est que broutille à côté de l'imbroglius et de toutes ses informations. Informations sur les humains et sur toutes les connaissances possibles et imaginables. Mais des informations auxquelles tout le monde n'a pas forcément accès.

     L'originalité de l'imbroglius est la façon de l'utiliser. Fini le traditionnel clavier ou les commandes vocales. Désormais, il faut mettre les mains dans le cambouis. En fait, les utilisateurs doivent affronter des nœuds plus ou moins compliqués pour parvenir au niveau supérieur d'information. Ces nœuds sont personnifiés par des dragons par exemple ou autre bestiole peu ragoûtante. L'aspect froid de la machine est transformé en ventre organique où l'utilisateur risque parfois sa peau. Trouvaille intéressante, bien que parfois déroutante pour le lecteur qui doit s'adapter au langage et au fonctionnement réel de l'imbroglius, pas toujours très clair.

     L'aspect technologique est bien présent, mais l'histoire, qui lorgne du côté des polars années 50, manque trop de rythme. L'intrigue est une sorte d'imbroglio. L'auteur a voulu bétonner une histoire tordue mais s'est un peu emmêlé les pinceaux au détriment de la compréhension et de la fluidité. Même si certaines trouvailles paraissent attirantes, la lecture de ce roman est assez fastidieuse. Un ouvrage qui aurait mérité un peu d'élagage et d'éclaircissements.

Michaël ESPINOSA (site web)
Première parution : 1/12/2004 dans Galaxies 35
Mise en ligne le : 11/1/2009

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