MNÉMOS
(Paris, France), coll. Icares Dépôt légal : juin 2005, Achevé d'imprimer : mai 2005 Première édition Roman, 256 pages, catégorie / prix : 18 € ISBN : 2-915159-45-9 Format : 13,0 x 21,5 cm Genre : Fantasy
Malgré le poids d'un lourd secret d'enfance, Martin et Rebecca sont retournés vivre dans leur village natal, à l'orée de la forêt de Brocéliande. Très vite Rebecca a un fils, Daniel. Mais celui-ci est infirme, aveugle et sourd. Cependant, les sens de l'enfant semblent se développer peu à peu tandis que ceux de sa mère s'amenuisent...
Désespéré, Martin comprend alors que sa famille est la proie d'un sortilège qui prend sa source au cœur-même de son enfance dans la forêt de Brocéliande : là où passé et présent s'entrecroisent, où la fée Viviane a jadis enfermé Merlin...
" Le chemin de Brocéliande continuait, s'étirant dans un autre royaume. "
Robert Holdstock est né en Grande-Bretagne en 1948. Il est l'auteur de nombreux romans de fantasy d'inspiration celtique. La Forêt des Mythagos, cycle best-seller mêlant fantasy et fantastique contemporain, fut récompensé par les prix les plus prestigieux en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Relecture du mythe de Merlin et Viviane, Le Bois de Merlin est un roman inédit.
1 - Note de l'auteur (1996), pages 250 à 251, notes, trad. Sandra KAZOURIAN
Critiques
Martin et Rebecca sont frère et sœur en quelque sorte, car Rebecca a été adoptée. Après la mort de leur dernier parent, ils se mettent en couple dans la ferme familiale (en lisière de la forêt de Brocéliande). Un enfant ne tarde pas à naître. Mais il est sourd et aveugle, jusqu'à ce que Rebecca commence à perdre la vue et la parole... Alors, comme si un étrange équilibre devait être respecté, ce que la mère perd, le fils le gagne. En fait, Martin ne tardera pas à découvrir qu'une guerre se livre sous son toit, une guerre vieille de deux mille ans, opposant Merlin à Viviane...
De tous les auteurs de fantasy contemporains, Robert Holdstock est l'un de ceux que Bifrost a le plus défendu — critiques des deux volumes de « La Forêt des Mythagos » dans le n°26, Celtika (n°31), La Forêt d'émeraude (n°33), Le Graal de fer (n°34), Le Souffle du temps, (n°34), Dans la vallée des statues, (n°34), Earthwind (n°37). Au sein de cette production fort riche (la plupart de ces titres ont été traduits et publiés en quelques années à peine), Earthwind fait figure d'ethno-SF ratée, sans grand intérêt ; pour le reste que du bon (même si on réservera Le Souffle du temps, planet opera contemplatif, à des lecteurs de science-fiction extrêmement motivés — fans absolus de Solaris par exemple).
Mais intéressons-nous maintenant au Bois de Merlin, ce truc hideux qui aura bien du mal à échapper à une nomination au Razzy de la pire couverture. Ne tournons pas autour du pot, ce livre (une assez intéressante novella gonflée avec la plus grande maladresse) est à réserver purement et simplement à ceux qui veulent lire TOUT Holdstock ; pour les autres, le récit finit à peu près là où il aurait dû commencer et fait office de pont brisé entre le cycle de « La Forêt des Mythagos » et le cycle du « Codex de Merlin ». En quoi cette « passerelle » est-elle rompue ? Tout simplement parce que Holdstock ne lie réellement le livre à aucun de ses deux cycles majeurs, échouant surtout à intéresser ses lecteurs : la France qu'il décrit ressemble trop à l'Angleterre de « La Forêt des Mythagos », la cruauté de son propos est contrebalancée par le caractère falot de ses personnages (auxquels il arrive pourtant les pires choses)... Evidemment, il y a quelques belles scènes (la mort de Merlin), quelques idées somptueuses ou fort brutales (l'enfant qui s'immisce dans la vie sexuelle de ses parents de manière quasi incestueuse en disant à son père : « je n'aime pas quand tu fais ça à maman »), mais rien qui suffise à sauver ce livre du naufrage sylvestre. Les lecteurs qui aiment Robert Holdstock n'ont plus qu'à attendre la parution en France de Ancient Echoes (chez Denoël), sans doute son livre le plus ambitieux avec Lavondyss, et du troisième tome du « Codex de Merlin » (au Pré aux clercs), deux ouvrages dont on reparlera, comptez sur nous.