Quatrième de couverture
« L'humanité vient de connaître, au XXIe siècle, une mutation décisive ; l'ectogénèse — ou procréation sans collaboration de l'homme — est devenue le seul mode de transmission de la vie ; seules quelques vieilles femmes ont eu jadis un père. Anima règne sur les ruines d'Animus. La mort écologique promise par les mâles est conjurée.
Une expédition féminine aborde un satellite inconnu, celui de l'étrange soleil Amande. Cette petite planète féconde en merveilles et en surprises trouble et fascine la chroniqueuse. Le lecteur devient bientôt aussi perplexe qu'elle et commence à comprendre qu'il ne lit pas un space-opéra et que cette histoire n'a rien à voir avec la science-fiction, ni avec le roman d'anticipation qu'il croyait avoir ouvert.
Ce conte, à lire au second degré, évoquera à la fois les fantasmes et les problèmes concrets d'une époque charnière comme celle où il fut écrit. Le soleil Amande est peut-être le nom de Demain. »
Françoise d'Eaubonne
Critiques
L'auteur, ce que les lecteurs et lectrices du militant Le féminisme ou la mort ne savent peut-être pas, avait déjà touché par trois fois à la SF, avec trois romans publiés entre 1962 et 64 au Rayon Fantastique ( L'échiquier du temps. Les sept fils de l'étoile, Rêve de feu). Ses deux tendances, féminisme et SF (la première n'étant d'ailleurs pas absente de la seconde) se conjuguent ici, dans l'évocation de la Terre qui, après avoir subi les affres de la guerre des sexes et l'extermination de tous les mâles, en est à l'an 100 et quelque de l'Ectogenèse et, bien qu'ayant fait sienne les recommandations de l'écologie et l'usage des technologies douces, n'en explore pas moins le cosmos avec des astronefs nucléaires. Le roman est d'ailleurs centré sur l'exploration (poétique et morose) d'un astre agressivement symbolique dans son hermaphrodisme (gouffres féminins et tumulus phallique doué de surcroît d'un singulier pouvoir érectile), et sur les rapports harmonieux de l'équipage — bien sûr exclusivement féminin. L'auteur a du style, mais l'ennui est que l'on reste perplexe quant à ses visées tant romanesques qu'idéologiques. En outre, déclarer au dos du volume que « cette histoire n'a rien à voir avec la science-fiction » dénote tout de même, au choix, une certaine confusion ou une mauvaise foi certaine !
Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web) Première parution : 1/2/1976 dans Fiction 266 Mise en ligne le : 14/11/2014
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