Gabriel de Lautrec est un inconnu célèbre. Il porte un nom connu (il est d'ailleurs parent du peintre) ; il est le traducteur des contes de Mark Twain et l'auteur de contes humoristiques qui figurent dans toutes les anthologies.
On a oublié de célébrer le centenaire de sa naissance (il est né à Béziers en 1867) et le cinquantenaire de sa mort (à Paris en 1938).
Pourtant, quand il est arrivé à Paris en 1890, à vingt-trois ans, il avait été découvert par Alphonse Allais qui a publié ses premiers contes fantastiques dans le Chat Noir et par Marcel Schwob qui lui fit lire et traduire Mark Twain.
Gabriel de Lautrec a publié peu de livres ; professeur de grec et de latin, il n'a jamais eu besoin de vivre de sa plume. L'originalité de son humour était reconnue par tous et, à une époque où on ne distribuait pas des Oscars, des Césars, des Gustaves et des Anatoles, mais des titres de noblesse il a été élu Prince des Humoristes.
Cet humour, empreint de loufoquerie, de non-sens et d'absurde dus à son goût pour l'insolite et le fantastique, est tout entier dans Les Histoires de Tom joë, dont il dit à la première page :
« Je vous recommande ce livre, vous pouvez le lire les yeux fermés. »