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Brantonne illustrateur

Yves FRÉMION


Illustration de René BRANTONNE

LE DERNIER TERRAIN VAGUE (Paris, France), coll. Les Belles Images
Dépôt légal : 4ème trimestre 1983
Première édition
Livre d'art, 104 pages, catégorie / prix : 175 F
ISBN : 2-86219-031-4
Format : 24,0 x 31,5 cm
Genre : Imaginaire


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Brantonne illustrateur populaire, pages 5 à 9, biographie
2 - Publicités, pages 11 à 16, portfolio, illustré par René BRANTONNE
3 - Bandes dessinées, pages 17 à 28, portfolio, illustré par René BRANTONNE
4 - Couvertures & illustrations de livres, pages 29 à 42, portfolio, illustré par René BRANTONNE
5 - Cinéma, pages 43 à 60, portfolio, illustré par René BRANTONNE
6 - Science-fiction, pages 61 à 96, portfolio, illustré par René BRANTONNE
7 - Bibliographie, pages 97 à 103, bibliographie
Critiques
     Après le Brantonne au Fleuve Noir, publié en 1979 par les défuntes éditions Kesselring, voici une seconde pièce apportée à l'impossible édification du monument Brantonne... Pourquoi impossible ? Parce que, comme l'indique Frémion dans sa préface, beaucoup trop d'originaux sont disparus, détruits ou dispersés. Parce que, même au temps où Brantonne travaillait encore au Fleuve, des centaines de ses couvertures furent jetées à la poubelle par l'éditeur, une fois utilisées ( !). Et aussi, et surtout, parce qu'aucun travail critique sérieux ne fut entrepris du vivant de l'illustrateur, qui ne se considérait pas comme un artiste mais comme un artisan, et qui ne croyait pas faire œuvre. Brantonne était déjà malade quand on commença à s'intéresser à lui et, comme le note encore Frémion, la mémoire lui échappait, il oubliait les trois-quarts de son œuvre... Aussi l'essai de bibliographie qui clôt l'album est-il fort incomplet, et sans doute sera-t-il à jamais impossible de la construire totalement.
     Mais à dire vrai, n'est-il pas préférable que cette édification reste à jamais impossible ? Brantonne marque un moment de l'illustration de SF. Mais ce moment est terriblement daté (les années 50, qui furent les plus fastueuses et les plus étonnantes — même si l'œuvre se poursuit sur cinquante ans), et le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre est de dire qu'il a estampillé notre mémoire — et la mémoire collective des amateurs de SF — d'un cachet indélébile. Brantonne, c'est une nostalgie vivante, pas quelqu'un qui pourrait supporter l'édification d'une étude poussée. Il peut certes être l'objet d'un culte — mais avec ce que cela suppose d'obscurantisme béat... fût-il sympathique.
     Dans ce deuxième album, on ne peut qu'admirer (avec un demi-sourire), les belles illustrations noir et blanc pour des articles de vulgarisation scientifique de Continental Presse ; mais les bandes dessinées au kilomètre, les pavés publicitaires, les affiches de films de seconde zone ne retiennent guère l'attention. Là où Brantonne est roi, c'est bien sûr dans la couverture où, comme le souligne aussi Frémion, le lettrisme entièrement original (même s'il est lui aussi terriblement daté) tient une grande part.
     Particulièrement, on remarque une couverte de Junior espionnage (sans date, mais nous sommes manifestement dans les années 30), qui rompt avec le style habituel qu'on prête à Brantonne (pardi : il est postérieur !), avec sa sobriété et sa stylisation : on dirait un plan signé Fritz Lang. Le reste est plus connu. Mais manquent les très belles couvertures pour les rééditions des romans de Jean de la Hire aux éditions d'Hauteville (originaux perdus, sans doute). Manquent aussi les premières couvertures du Fleuve (elles firent l'objet d'un album Kesselring, mais celui-ci, salopé, il n'y a pas d'autre mot, par une reproduction déficiente, ne représentait que de hideux camaïeux marron). Restent une douzaine de couvertures pour le Fleuve — deuxième période, où Brantonne, premier en France, se servait avec maestria de l'aérographe (en même temps que du collage photographique). C'est peu ; on en aurait aimé cent — mais là encore les originaux manquent.
     L'album se referme sur les derniers travaux du vieux maître malade : des couvertures qu'il fit pour Fiction (Riche en prit trois en 78-79), des dessins maladroits à la gouache, Brantonne ayant dû se séparer de son aérographe pour lutter contre la misère. Aussi l'impression la plus durable qui subsiste après la lecture de Brantonne illustrateur n'est-elle pas la joie, mais la tristesse. C'est un peu dommage. Mais pouvait-il en être autrement ?

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/4/1984 dans Fiction 350
Mise en ligne le : 1/11/2005

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