Quatrième de couverture
• Un panorama complet de la science-fiction à travers les auteurs, les écoles et les genres qui ont renouvelé son histoire. • Chaque volume offre un choix de nouvelles majeures, souvent inédites en français. • Les auteurs et les textes sont présentés par les meilleurs spécialistes. Entrez dans le Grand temple de la S.F. et trouvez l'état de grâce. Vous n'êtes pas près d'en revenir. Michael Moorcock, c'est une légende. Il publie son premier fanzine à douze ans. A dix-huit ans, il est rédacteur en chef d'un magazine d'aventures. Il joue de la guitare dans divers groupes rock. Ecrivain supérieurement doué, il pastiche Conrad dans Le Navire des glaces, Wells dans Le Seigneur des airs, et James Bond dans le cycle de Jerry Cornelius, l'assassin anglais, qui survole les horreurs de ce temps avec un détachement cynique. Faute de pouvoir arrêter l'entropie en marche, ce personnage prend le parti de la chevaucher tant bien que mal. Elric, Hawkmonn, Corum, Eredosë sont des projections du même antihéros — l'Eternel Champion — dans un univers de fantasy déstabilisé par celle que Moorcock lui-même livré à la tête de la revue New Worlds et de la S-F moderne, marquant Ballard, Aldiss et Spinrad avant d'inspirer des auteurs de B.D. comme Moebius et Druillet. Un talent aux multiples facettes mais un seul univers décadent et baroque, une fin du monde goguenarde et bariolée. Une conscience aiguë des pouvoirs de l'imaginaire et de la magie des livres. Un prince du désordre et une force de la nature. Critiques des autres éditions ou de la série Edition POCKET, Le Livre d'or de la science-fiction (1982)
Pour brosser un panorama de l'œuvre de Michaël Moorcock, Maxim Jakubowski a réalisé un choix d'excellentes nouvelles, où l'on voit avec clarté que l'inspiration du père du légendaire Jerry Cornélius oscille constamment entre le désir de construire des mythes, des fresques qui « fonctionnent » au premier degré, et le désir apparemment contraire de les disloquer. Une veine épique et une veine « éclatée », mais le même acharnement grandiose. L'ennui, c'est que Maxim Jakubowski a cru bon de gommer du panorama la partie « heroic-fantasy » de l'œuvre (pourtant idéalement mythologique). Suppression injustifiée d'une des facettes de l'écrivain et trahison du principe représentatif du Livre d'Or. L' « heroic-fantasy » serait-elle un sous-genre à ce point honteux qu'on puisse l'exclure à priori d'une anthologie sérieuse et de bon goût ? Quelles que soient les préférences de Maxim Jakubowski (qui rejoignent d'ailleurs les miennes), ce remodelage de l'œuvre de Moorcock rappelle les pires pratiques du dogmatisme ou du « bon goût officiel ». Certes passionnant dans ses limites, ce Livre d'Or n'est pas seulement incomplet, il est déformant. Bruno LECIGNE Première parution : 1/1/1982 dans Fiction 325 Mise en ligne le : 7/3/2009
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