Il est grand temps que nos contemporains reconnaissent que la littérature d'anticipation ou de science-fiction est née en France. Et que les historiens objectifs l'écrivent ou le proclament. Les créateurs de ce genre se nomment en effet : Jules Verne, J. H. Rosny aîné, Gaston de Pawlowski, Gustave Le Rouge et Maurice Renard.
Né à Chalons-sur-Marne, en 1875, d'une famille de hauts magistrats, lui-même avocat stagiaire au barreau de Paris, rien ne prédestinait Maurice Renard à devenir l'un des précurseurs du « merveilleux scientifique ». Mais, s'il utilisa les données scientifiques de son temps, ce fut pour les détourner au profit d'un fantastique, qui se révèle, sous sa plume, comme l'explication la plus acceptable des phénomènes mystérieux qui entourent notre vie quotidienne.
Chez Maurice Renard, tout devient possible. Notre surprise, notre étonnement ne résultent que de notre incapacité à envisager toutes les explications, et, surtout, les plus apparemment folles. Ce recueil de nouvelles illustre les divers aspects du talent de Maurice Renard mais, soit qu'il nous plonge dans notre légende (« La cantatrice »), soit qu'il prenne plus franchement parti pour l'anticipation pure (« La tragique destinée de Bouvancourt ») ses récits demeurent obstinément rythmés par les mêmes thèmes aux retours obsédants : la mort, l'océan, l'au-delà des miroirs où il nous arrive parfois de perdre notre image.
1 - Avertissement, introduction 2 - La Grenouille, pages 5 à 29, nouvelle 3 - La Damnation de l'Essen, pages 33 à 55, nouvelle 4 - L'Image au fond des yeux, pages 59 à 78, nouvelle 5 - Aux écoutes des ténèbres, pages 81 à 101, nouvelle 6 - L'Homme qui voulait être invisible, pages 107 à 136, nouvelle 7 - Parthénope ou l'Escale imprévue, pages 141 à 170, nouvelle 8 - L'Affaire du miroir, pages 173 à 197, nouvelle 9 - La Berlue de Mme d'Estrailles, pages 201 à 232, nouvelle 10 - Le Balcon, pages 235 à 249, nouvelle