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Deathworld - L'intégrale du Monde de la mort

Harry HARRISON

Titre original : Deathworld, 2005
Première parution : BenBella, 2005
Cycle : Le Monde de la mort (omnibus)


Illustration de Stephan MARTINIÈRE

BRAGELONNE (Paris, France), coll. Science-fiction
Dépôt légal : mars 2006
Recueil de romans, 496 pages, catégorie / prix : 22 €
ISBN : 2-915549-69-9
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Jason est un aventurier et un joueur professionnel qui gagne sa vie grâce à ses pouvoirs psi... Ils lui valent aussi d'être enrôlé malgré lui par un représentant de la planète Pyrrus, qui veut recueillir des fonds pour secourir son monde.
     Car les colons humains sur Pyrrus doivent non seulement affronter les affres d'une pesanteur deux fois plus forte que celle de la Terre et un volcanisme hyperactif, mais ils sont en plus assaillis constamment par les formes de vie indigènes — animales, végétales et microbiennes — d'une hostilité implacable ! En dépit d'une surpuissance physique et d'un entraînement rigoureux dès la plus petite enfance, toutes les tentatives des colons pour se défendre ont échoué.
     Jason dinAlt n'est pas du genre à reculer devant le défi ! Il va faire un tour sur Pyrrus, pour voir s'il peut mettre fin à cet enfer. Mais pour terminer une guerre, il faut en connaître les vraies causes...

     Cette édition omnibus contient trois romans (dont le troisième n'avait jamais été publié en France) et une nouvelle (inédite elle aussi) qui constituent les aventures complètes et rocambolesques de Jason dinAlt. Préparez-vous à le suivre pour quatre univers étonnants qui portent tous, à juste titre, le nom de « monde de la mort »...

     Né en 1925 dans le Connecticut, Harry Harrison se met a publier des nouvelles a partir de 1951. En 1960 son premier roman, Le Monde de la mort, connaît un franc succès, avec deux suites, Appsala (1964) et Les Cavaliers barbares (1968), réunies dans ce volume. Son roman Soleil vert (1966), adapté au cinéma par Richard Fleischer en 1973, gagne le prix Nebula de la meilleure œuvre dramatique. Auteur, éditeur et anthologiste, Harry Harrison fut également l'un des fondateurs de World SF, association d'écrivains pour laquelle il continue à jouer le rôle d'ambassadeur en parcourant le monde pour la bonne cause.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Le Monde de la mort (Deathworld, 1960), pages 7 à 150, roman, trad. François André LOURBET
2 - Appsala (Deathworld 2, 1964), pages 151 à 302, roman, trad. Iawa TATE
3 - Les Cavaliers barbares (Deathworld 3, 1968), pages 303 à 474, roman, trad. Frédéric LE BERRE
4 - Le Vaisseau en sommeil (The Mothballed Spaceship, 1973), pages 475 à 493, nouvelle, trad. Frédéric LE BERRE
Critiques
     « Comme à regret, avec un chuintement à peine perceptible, la capsule tomba dans le panier de réception. La sonnette retentit une fois et se tut. Jason dinAlt fixa cette capsule inoffensive, comme s'il s'était agit d'une bombe à retardement. » (« Deathworld » — épisode 1.)

     Parmi les baby-boomers publiés jusqu'à présent dans la collection « Science-fiction » cœur de cible des éditions Bragelonne, Harry Harrison fait figure de grand ancien avec ses quatre-vingt-un printemps au compteur. Pour cette raison et une autre plus sentimentale — on y reviendra — , le lecteur que je suis éprouve un pincement douloureux au cœur : celui qu'un jeune enfant, à la fois attendri et indulgent, ressent devant son grand-papa gâteau lui ressassant les histoires du temps où il était jeune. L'autre raison qui me pousse à juger avec une certaine mansuétude Harry Harrison est imprimée de manière cinématographique dans ma mémoire. Il est l'auteur du roman à l'origine du film Soleil vert. Et peut me chaut que cette adaptation ne corresponde pas exactement, ni à l'histoire, ni au titre (Make room ! Make room ! en VO) du roman. Que voulez-vous, on ne tergiverse pas avec ses sentiments. Malheureusement, l'omnibus « Deathworld » — réédition de trois courts romans, dont un inédit, complétés d'une nouvelle également inédite — ne joue pas dans le même registre.

     « Un instant, dit Jason. (Il se détourna du micro pour abattre un cornediable qui menaçait de passer à l'attaque.) Non, je ne fais rien de particulier. J'arrive. Je pourrais peut-être vous aider. » (« Deathworld » — épisode 2.)

     Il était donc une fois un irrésistible et rusé héros. Son nom était Jason dinAlt. Joueur professionnel particulièrement couillu et téméraire, il écumait les casinos de la galaxie, mettant sa vie en jeu à chaque fois, tout en disposant, quand même, d'un atout caché dans sa manche : sa capacité psi à contrôler les jets de dés... Rassurons-nous immédiatement, cette faculté est éludée très rapidement par son autre nom : la chance, car Jason avait — comme on dit grossièrement — le cul bordé de nouilles. Il y avait chez lui un peu de Morgan Chane — la force en moins — et de Kirth Gersen — le désir de vengeance en moins. Il y avait surtout la curiosité, vilain défaut qui poussait à régulièrement se jeter dans la gueule du loup. Mais Jason était un vrai héros. Rien de grave ne pouvait lui arriver. Maniant avec autant d'aisance le pistolet et son cerveau — imaginez, le bougre était capable d'improviser une leçon sur l'éthique et l'ethos, rien que pour détourner l'attention d'un adversaire — , Jason s'amusait à passer de Charybde en Scylla avec une désinvolture et une facilité confondantes.

     « Le lieutenant Talenc haussa les énormes jumelles électroniques devant ses yeux et tourna un bouton pour en régler l'intensité. Malgré un épais voile nuageux et un soleil blanc déclinant à cette heure entre chien et loup, le dispositif d'intensification restituait en noir et blanc une image de la plaine vallonnée d'une netteté parfaite. Talenc jura entre ses dents tout en balayant l'horizon devant lui. De l'herbe à perte de vue. Un océan d'herbe couverte de givre et agité par le vent. Rien. » (« Deathworld » — épisode 3.)

     C'était le bon vieux temps. La galaxie était vaste, sauvage et peuplée d'une faune interlope de costauds et de monstruosités pas forcément commodes. Le lectorat n'était pas blasé par tous ces gadgets abracadabrantesques. Il avait le sense of wonder facile et faisait montre d'un enthousiasme juvénile devant ces voyages interstellaires accomplis en un éclair sans se relever de sa couchette d'accélération. Il s'extasiait sans sourciller de ces mondes exotiques et terrifiants où l'on pouvait quand même retirer de l'argent en liquide à la banque, recevoir des messages dans des capsules, se déplacer en voiture ou échanger des coups de feu à balle réelle.

     Notons au passage que l'intégrale que nous proposent les éditions Bragelonne est celle du premier cycle. En effet, un second cycle a été coécrit avec des auteurs russes, uniquement dans leur langue natale (apparemment, les Lithuaniens ont eu le privilège d'une traduction), afin de contenter les fans de cette série qui, paraît-il, sont très nombreux dans ce pays depuis l'effondrement du rideau de fer. Troquer les frères Strougatski contre la série « Deathworld » est une grande victoire dont la Démocratie doit s'enorgueillir.

     « Je vais m'approcher encore un peu, annonça Meta. Ses doigts couraient sur les commandes de pilotage du vaisseau pyrrusien. Je ne ferai pas ça si j'étais toi, objecta Jason d'un ton empli de fatalisme résigné. » (« Deathworld » — épisode 4.)

     C'est donc tout cela, « Deathworld ». Un récit léger, naïf, voire complètement crétin et répétitif. Un sense of wonder bon marché mais balisé pour ne pas trop égarer le lecteur. Des caractères aux traits grossiers qui fleurent bon le cliché affiché. De l'humour lourd à force de tirer sur les mêmes ficelles. Du pulp qui ne se cache même pas, malgré un emballage se parant d'une modernité aguichante.
     Avis aux amateurs.

Laurent LELEU
Première parution : 1/7/2006 dans Bifrost 43
Mise en ligne le : 16/6/2008


     Dans Deathworld, Harry Harrison (l'auteur de Soleil Vert et le créateur de l'inénarrable Ratinox) marche sur les traces de ceux qui, tel E.R. Burroughs, ont mis leur talent au service d'une SF aventureuse jusqu'au bout des ongles. Cette édition omnibus contient trois courts romans et une nouvelle, le tout relatant les exploits échevelés de Jason DinAlt. Passons rapidement sur la nouvelle (inepte) pour nous intéresser aux romans. Donc, Jason est un joueur professionnel et un aventurier dans l'âme. Sa vie n'est qu'une suite de défis qu'il relève avec passion. Une suite de succès acquis un peu trop facilement, aussi (il est bourré de talents). Jusqu'au jour où il se retrouve engagé par le représentant de la planète Pyrrus dans une incroyable partie, un défi démesuré : sa vie contre le sort de ladite planète. C'est que là-bas, sur le Monde de la Mort, la vie est un enfer. Les colons y affrontent une pesanteur deux fois plus forte que sur Terre, en plus d'être constamment assaillis par toutes les formes d'existence indigènes : les fleurs sont des poisons, les insectes des fléaux, les microbes des prédateurs implacables. Autant dire que ça va chauffer (pour une planète portant un tel nom, c'est la moindre des choses...), le lecteur peut s'attendre à une dose massive de combats épique plus proches de la science-fantasy que de la SF pure et dure. Le second roman — Appsala — place Jason dans une situation a priori encore plus inconfortable, puisque c'est en condamné à mort qu'on l'achemine vers Cassylia, où il a été jugé pour vol et félonie. Notre joueur invétéré réussit à détourner son vaisseau spatial au prix d'un atterrissage forcé sur une planète barbare qu'un tyran a mis en coupe réglée. Rien d'insurmontable, comme on l'imagine, pour ce défenseur de grandes causes. Là encore, cher lecteur, prévoir quelques gnons. Enfin, avec Les cavaliers barbares (inédit en France), on retourne sur Pyrrus pour une aventure qui renoue avec la première quant au souffle épique, à l'imagerie et à l'inventivité déployés.

     Comme on l'a dit plus haut, Harrison a évacué de son cycle toute séquence réflexive au profit de la seule action. La forme s'adapte au fond : un style simple sinon efficace, des chapitres courts et rythmés. Le résultat est bien inoffensif, mais que demande le peuple ? Les hommes sont musclés, les femmes sont élancées et bronzées, avec de gros nichons. Une lecture idéale pour l'été.

Sam LERMITE
Première parution : 1/6/2006 dans Galaxies 40
Mise en ligne le : 14/2/2009

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