L'épée : au cours des âges, elle est devenue légende. Désormais appelée Caledwich, elle attend le héros qui saura lui redonner vie. Ce sera Gwalchmai, le Faucon de Mai, fils de la belle et maléfique sorcière Morgawse, parti retrouver le Roi Arthur pour combattre l'envahisseur Saxon. Mais saura-t-il faire face à la seule véritable ennemie, la part de ténèbre qui sommeille en lui ?
« Bradshaw s'inspire de sources traditionnelles et les utilise avec talent pour produire une vision convaincante, et terriblement sombre, de la saga arthurienne »
The New Arthurian Encyclopedia
Gillian Bradshaw, auteur d'une vingtaine de romans, vit en Angleterre. Passionnée par l'histoire et les civilisations, elle écrit des romans de fantasy ancrés dans un cadre historique. Mêlant magie et évènements réels, Faucon de Mai est le premier tome de la célèbre trilogie celtique.
Gwalchmai — littéralement : Faucon de Mai — fils du roi Lot des Orcades et de Morgawse, jeune frère d'Agravain, ne fera jamais un guerrier, il ne le sait que trop bien. Conscient de ses faiblesses, amer, il ne trouve consolation que dans la compagnie de son plus jeune frère, Medraut, et dans l'amour qu'il voue à sa mère. Quand celle-ci lui propose de lui enseigner la lecture, enfin il se sent fier et estimé.
Cette nouvelle réécriture du mythe arthurien se place dans un contexte historique légèrement modifié par la volonté de Gillian Bradshaw, qui dans l'avant-propos prévient les lecteurs et explique ses choix. Cela lui permet de donner à Lot d'Orcadie une ascendance irlandaise. Ainsi ses fils sont-ils imprégnés de la culture et des légendes d'Erin. L'auteur prend aussi quelques libertés avec les romans arthuriens, ainsi, le héros Cuchulain et le Seigneur Lug font-ils partie des ancêtres de Gwhalchmai et cela influence grandement les choix que fera ce dernier, confronté à de terribles dilemmes. Cependant, les licences qu'elle s'autorise ne nuisent en rien au récit, bien au contraire. La symbolique du mythe s'en trouve renforcée, les guerriers de la Famille — on ne parle pas, ou pas encore, de Table Ronde — à la fois plus humains et plus héroïques, acquièrent une dimension nouvelle, et la profondeur de l'écriture permet d'éviter le piège du manichéisme dans cette nouvelle lutte de la Lumière contre les Ténèbres.
On pourrait, si on voulait pinailler, dire qu'une partie des subtilités de l'histoire échappera au lecteur peu familier des mythes irlandais et bretons, mais ce serait méjuger la qualité de l'intrigue qui n'a pas besoin de référence culturelle, celle-ci étant juste un plus. D'autant que ce lecteur aura peut-être à cœur d'approfondir par la suite sa connaissance des légendes celtiques et que dans tous les cas, il passera un très bon moment de lecture avec ce roman dont l'intérêt s'accroît au fur et à mesure de la narration, jusqu'à laisser à la fin un sentiment de plaisir mêlé à de l'impatience, car Faucon de Mai est le premier tome d'une trilogie dont la suite est en cours de traduction. A noter que celle d'Arnaud Boulin, très bonne, n'a pas dû être facile car les Bretons, Irlandais, Saxons et autres peuples de l'antique Bretagne n'ont pas les mêmes façons d'être et de parler que nous autres, actuels francophones, ce qui a dû nécessiter d'importantes recherches historiques. Enfin, le français dans lequel nous est restituée l'histoire est de qualité et très agréable à lire.
Il ne reste plus qu'à souhaiter que les éditions Nestiveqnen ne nous fassent pas trop attendre la suite, et pourquoi n'envisageraient-elles pas la publication d'autres livres de Gillian Bradshaw, ceux qui se passent dans l'Antiquité romaine, par exemple ?