Blade se mordit cruellement l'intérieur des joues, afin de conjurer à l'avance l'insigne douleur qui allait l'assaillir, arracha la dernière des épines venimeuses qui hérissaient l'épaule de la bête d'apocalypse, juste avant le défaut du cou, et, dans le même élan, submergé par la souffrance horrible provoquée par les brûlures de l'acide, il bondit sur la lèvre inférieure proéminente, l'utilisa comme un tremplin et, d'un saut prodigieux, il se retrouva à hauteur de l'œil le plus bas et y planta sauvagement son arme improvisée qu'il lâcha aussitôt.

     Il retomba comme une pierre, redoutant de s'éventrer dans sa chute vertigineuse sur les bords tranchants des écailles qui lui avaient permis d'escalader le flanc du monstre gigantesque.

 

     Où va Richard Blade, voyageur de l'infini ? Dans quelles « dimensions » le cerveau sans âme de l'ordinateur peut-il le projeter ? Dans quels mondes passés ou à venir ? Dans quels univers inconnus ?

     Blade — un homme fait de muscles, de sang, de sexe et d'intelligence — sera-t-il le jouet humain de la machine qui l'envoie combattre les monstres terrifiants, les déesses sauvages et perverses d'un monde d'ailleurs ?