Les hybrides est le deuxième volet d'un roman coupé en deux pour raisons éditoriales, Le monde de Fernando (à ce titre, la numérotation des chapitres reprend là où s'arrêtait celle du volume précédent, Les souterriens). Aussi les lecteurs qui auront apprécié le premier tome, avec son style guilleret, ses aventures rocambolesques et ses personnages attachants, ne se retrouveront pas en terrain inconnu.
A la dualité dedans/dehors qui marquait Les souterriens, s'oppose ici une liberté de déplacement quasi infinie, puisque maintenant qu'ils sont à la surface, les protagonistes peuvent découvrir à loisir leur monde. Aussi serons-nous conduits dans un Paris où la Tour Eiffel est tombée, puis dans le bassin méditerranéen, jusqu'en Égypte. L'intrigue éclate ainsi en plusieurs fils conducteurs, à mesure que les expéditions se séparent pour mieux parcourir le monde, tout en restant en contact télépathique. Ce dernier sert ainsi de liant au livre, et constitue une astuce de l'auteur pour harmoniser la narration des événements sans faire trop d'allers-retours entre les différents lieux.
Le premier tome faisait la part belle aux personnages, tous clones d'archétypes sociétaux (soldat, médecin, aubergiste...) dont chaque catégorie porte un prénom décliné sous toutes ses formes. Il y avait aussi des loups ou des taupes génétiquement modifiés. Dans ce deuxième volet, comme l'indique le titre, on passe à la génération suivante, celle des hybrides, puisque tout ce beau monde copule à qui mieux mieux. Les grands anciens restent présents, mais s'effacent progressivement. Après tout, le monde souterrain était le leur, la surface sera celui de leurs enfants. Et la vie continue, avec toutefois, pour tous ces protagonistes — bien que nés dans des contextes différents — une seule aspiration : déterminer leur place dans l'univers. Aussi la rencontre d'anciens Dieux leur apportera peut-être la réponse à leurs questions...
Un roman joyeux, délassant, drôle, un ton nouveau, bref une plaisante découverte.
Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 13/5/2006 nooSFere