Froid dans le dos, sueurs froides, c'est l'effet provoqué par ces Contes glacés.
À côté de contes drôles, absurdes ou seulement un peu dérangeants, certains, cruels, suscitent l'effroi. Non qu'ils mettent en scène des êtres horribles, mais parce qu'ils poussent à l'excès les craintes, les cauchemars de tout être humain : celui d'être poursuivi par un train dans un tunnel, de voir les squelettes s'animer, de rencontrer une machine destinée à couper les doigts,...
Un univers délirant qui bouscule les règles du quotidien : à dévorer sans se faire engloutir !
Jacques Sternberg est l'auteur de plusieurs romans et de plus de 1500 contes brefs, touchant de près ou de loin à la SF et au fantastique, genre dont il est un maître incontesté. Il est également l'auteur du scénario du film d'Alain Resnais, Je t'aime, je t'aime...
1 - Les Objets, pages 7 à 32, recueil de nouvelles 2 - Le Tapis, pages 9 à 9, nouvelle 3 - La Photographie, pages 10 à 10, nouvelle 4 - Le Rideau, pages 11 à 12, nouvelle 5 - Le Miroir, pages 13 à 14, nouvelle 6 - La Vitre, pages 15 à 15, nouvelle 7 - Le Souvenir de famille, pages 16 à 17, nouvelle 8 - Les Preuves, pages 18 à 18, nouvelle 9 - L'Attaque, pages 19 à 19, nouvelle 10 - Le Locataire, pages 20 à 21, nouvelle 11 - La Rampe, pages 22 à 22, nouvelle 12 - Le Râle, pages 23 à 23, nouvelle 13 - Le But, pages 24 à 25, nouvelle 14 - La Machine à sous, pages 26 à 27, nouvelle 15 - La Machine, pages 28 à 28, nouvelle 16 - La Perfection, pages 29 à 29, nouvelle 17 - Le Communiqué, pages 30 à 30, nouvelle 18 - Le Monument, pages 32 à 32, nouvelle 19 - Les Autres, pages 33 à 40, recueil de nouvelles 20 - Les Morts, pages 35 à 35, nouvelle 21 - Les Martiens, pages 36 à 36, nouvelle 22 - Les Revenants, pages 37 à 37, nouvelle 23 - La Conquête, pages 38 à 38, nouvelle 24 - Les Doubles, pages 39 à 39, nouvelle 25 - L'Envoyé, pages 40 à 40, nouvelle 26 - Les Animaux, pages 41 à 58, recueil de nouvelles 27 - Les Ennemis, pages 43 à 44, nouvelle 28 - Le Plafond, pages 45 à 47, nouvelle 29 - Le Mois d'août, pages 48 à 48, nouvelle 30 - Le Boucher, pages 49 à 49, nouvelle 31 - Les Chats, pages 50 à 51, nouvelle 32 - Les Esclaves, pages 52 à 53, nouvelle 33 - Le Poisson, pages 54 à 55, nouvelle 34 - La Mouche, pages 56 à 56, nouvelle 35 - Les Insectes, pages 57 à 58, nouvelle 36 - Les Lieux, pages 59 à 115, recueil de nouvelles 37 - Le Rien, pages 61 à 61, nouvelle 38 - Le Dernier wagon, pages 62 à 63, nouvelle 39 - La Frontière, pages 64 à 65, nouvelle 40 - La Gare, pages 66 à 67, nouvelle 41 - L'Emballage, pages 68 à 69, nouvelle 42 - Le Musée, pages 70 à 70, nouvelle 43 - La Sortie, pages 71 à 72, nouvelle 44 - Le Square, pages 73 à 73, nouvelle 45 - Le Café, pages 74 à 75, nouvelle 46 - La Pension de famille, pages 76 à 77, nouvelle 47 - La Fabrique, pages 78 à 78, nouvelle 48 - La Sanction, pages 79 à 79, nouvelle 49 - Le Train, pages 80 à 81, nouvelle 50 - Le Tunnel, pages 82 à 82, nouvelle 51 - La Brume, pages 83 à 85, nouvelle 52 - L'Étage, pages 86 à 86, nouvelle 53 - Les Traces, pages 87 à 88, nouvelle 54 - Le Labyrinthe, pages 89 à 90, nouvelle 55 - L'Erreur, pages 91 à 92, nouvelle 56 - La Bibliothèque, pages 93 à 93, nouvelle 57 - La Rue, pages 94 à 95, nouvelle 58 - Les Portes, pages 96 à 97, nouvelle 59 - Marée basse, pages 98 à 115, nouvelle 60 - Les Êtres humains, pages 117 à 140, recueil de nouvelles 61 - Le Laveur de vitres, pages 119 à 120, nouvelle 62 - La Famille, pages 121 à 121, nouvelle 63 - La Charité, pages 122 à 122, nouvelle 64 - La Prime, pages 123 à 123, nouvelle 65 - La Politesse, pages 124 à 124, nouvelle 66 - L'Inconnue, pages 125 à 126, nouvelle 67 - Les Représentants, pages 127 à 129, nouvelle 68 - L'Œuvre, pages 130 à 130, nouvelle 69 - Le Sentiment, pages 131 à 131, nouvelle 70 - Le Nœud, pages 132 à 132, nouvelle 71 - La Bonté, pages 133 à 133, nouvelle 72 - Le Champion, pages 134 à 134, nouvelle 73 - La Célébrité, pages 135 à 135, nouvelle 74 - La Foi, pages 136 à 136, nouvelle 75 - L'Acte, pages 137 à 137, nouvelle 76 - Le Publiciste, pages 138 à 139, nouvelle 77 - La Logique, pages 140 à 140, nouvelle 78 - L'Ailleurs, pages 141 à 155, recueil de nouvelles 79 - La Disparition, pages 143 à 143, nouvelle 80 - Joyeux Noël, pages 144 à 146, nouvelle 81 - Le Dénouement, pages 147 à 147, nouvelle 82 - Le Néant, pages 148 à 148, nouvelle 83 - La Chaîne, pages 149 à 149, nouvelle 84 - L'Échange, pages 150 à 150, nouvelle 85 - La Création, pages 151 à 151, nouvelle 86 - L'Emploi, pages 152 à 152, nouvelle 87 - Le Point final, pages 153 à 153, nouvelle 88 - La Créature, pages 154 à 155, nouvelle 89 - Les Lois de la nature, pages 157 à 168, recueil de nouvelles 90 - Le Cri, pages 159 à 160, nouvelle 91 - Le Meurtre, pages 161 à 161, nouvelle 92 - Le Départ, pages 162 à 162, nouvelle 93 - Les Vacances, pages 163 à 164, nouvelle 94 - Le Choix, pages 165 à 165, nouvelle 95 - La Vérité, pages 166 à 166, nouvelle 96 - La Ligne droite, pages 167 à 167, nouvelle 97 - Le Naufrage, pages 168 à 168, nouvelle 98 - Les Incidents, pages 169 à 186, recueil de nouvelles 99 - Les Images, pages 171 à 172, nouvelle 100 - La Rencontre, pages 173 à 174, nouvelle 101 - L'Inexplicable, pages 175 à 176, nouvelle 102 - La Descente, pages 177 à 178, nouvelle 103 - Le Commerce, pages 179 à 180, nouvelle 104 - L'Avenir, pages 181 à 181, nouvelle 105 - La Chaîne, pages 182 à 182, nouvelle 106 - La Fuite, pages 183 à 184, nouvelle 107 - L'Exécution, pages 185 à 186, nouvelle
Critiques
Quatre-vingt dix-neuf textes. Une nouvelle et quatre-vingt dix-huit vignettes ultracourtes, s'étendant sur une page environ, pas plus de deux et souvent même quelques lignes seulement. Quelques centaines de caractères d'imprimerie suffisent à Jacques Sternberg là où un Stephen King se déploie sur un nombre semblable de pages... Jacques Sternberg, grand ami de Gérard Klein, nous a récemment quittés pour un de ces mondes en impasse dont il avait le secret mais d'où, à l'instar de tant de ses personnages, l'on ne revient pas.
Sternberg nous propose un art qui n'appartient qu'à lui. Un art qui tient à la fois de Fredric Brown et (davantage) de Dino Buzzati tout en lui restant propre. Comme le canon d'une arme à feu : plus la forme est courte, moins elle est précise. C'est au tireur ou à l'auteur d'avoir le talent nécessaire à toucher sa cible. Il n'y a donc nul lieu d'être surpris du nombre de textes qui tombent plus ou moins à plat ; au contraire, il y a de quoi s'émerveiller qu'autant fassent mouche.
L'humour, le plus souvent noir, est fréquemment au rendez-vous, et l'absurde plus souvent encore. A le lire, comme ça, au débotté, on voit tout de suite pourquoi son œuvre forme un triangle équilatéral avec celles d'André Ruellan et de Roland Topor. Un triangle où dansent sans fin le rire et la mort, tantôt en pavane, tantôt en sarabande. Et, bien sûr, le lecteur est entraîné, imprégné de ce qui est plus que tout une esthétique et un jeu...
Les univers de Jacques Sternberg sont piégés. L'enfermement y est un thème récurrent qui court tout au long de ces contes glacés. Entendre dans l'escalier le pas lourd des voisins qui montent au-delà du dernier étage y est un moindre mal parce que, chez Sternberg, ce n'est pas parce que votre chambre d'hôtel a des portes qu'elle a une sortie.
Voilà une œuvre marginale, étrange, qui ne ressemble à nulle autre sinon de loin et dont on ne saurait faire l'économie d'autant plus que, maintenant que Jacques Sternberg est parti, elle risque, étant à ce point l'antithèse de la grosse horreur commerciale, de ne plus guère se voir rééditée. Il faut en profiter d'urgence, tant qu'il en est encore temps. Vite.