Il y a des livres qui passent inaperçus du grand public parce que publiés avec des tirages confidentiels. Tel est le cas de ce petit livre de Colette Goudard, tiré à 150 exemplaires et sur souscription. Il sera donc difficile de se le procurer. Pourquoi dès lors parler d'un livre que les lecteurs de FICTION ne pourront pas trouver en librairie ? La question est légitime. Mais il me semble qu'il existe dans notre pays des productions d'amateurs toutes aussi intéressantes que les productions dites professionnelles. Le rôle de FICTION est aussi de promouvoir de telles entreprises qui ont au moins le mérite d'exister et d'essayer de nous proposer des matériaux nouveaux qui s'écartent des normes préétablies des grandes collections.

     D'autant plus que Colette Goudard est une ancienne connaissance des lecteurs de FICTION puisqu'elle a publié ici-même deux nouvelles fantastiques, « L'homme au visage d'ambre » (Fiction, n° 99, février 1962) et « Le rendez-vous » (Fiction, n° 118, septembre 1963). Le premier de ces deux textes était paru dans la rubrique « Banc d'essai », rubrique qui permettait alors à de jeunes auteur(e)s de faire leurs premières armes. Regrettons qu'une telle rubrique n'existe plus actuellement. Par ailleurs, elle collabore à « Poivre noir », l'un des meilleurs fanzines actuels.

     « La Bête des Etoiles » se présente comme un fascicule d'une trentaine de pages, avec en prime une illustration de l'auteur. Il s'agit en fait d'une longue nouvelle, d'inspiration fantastique.

     « La Bête des Etoiles » nous offre une vision plus intellectuelle du Fantastique. Ici, rien à voir avec un récit de facture classique. Les amateurs de romans fleuves risquent d'être déçus, car tout est symbole et poésie dans ce texte.

     De nombreuses références mythologiques et autant de réflexions philosophiques viennent l'agrémenter. A cela, il faut ajouter une écriture envoûtante et un ton propre qui ne peuvent laisser indifférent.

     A quand le retour de Colette Goudard dans les pages de FICTION ?