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Cendres

Thierry DI ROLLO


Illustration de DAYLON

ActuSF , coll. Les Trois Souhaits
Dépôt légal : octobre 2007
Première édition
Recueil de nouvelles, 86 pages, catégorie / prix : 6 €
ISBN : 978-2-9522502-7-6
Genre : Science-Fiction



Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     Bienvenue dans des lendemains qui déchantent. En quatre nouvelles aussi noires que percutantes, Thierry Di Rollo nous fait visiter l'enfer. Celui d'un camp de réfugiés abandonnés de tous. Celui d'un vieillard qu'on kidnappe sans raison. Celui d'un obsédé des Beatles qui rêve d'un voyage dans le temps. Celui enfin d'une jeune fille séquestrée pendant des années par un Baron riche et puissant. Un futur qui pourrait bien être le nôtre, à la fois cynique et dérangeant. Thierry Di Rollo bouscule le lecteur, lui donne à lire un avenir sombre mais la noirceur de son propos n'a de cesse de nous interroger sur nous-mêmes et sur notre avenir.

     Des textes à l'écriture ciselée, un auteur passionnant... Laissez-vous happer par son univers.

     Né en 1959 à Lyon, Thierry Di Rollo est l'auteur d'une demi-douzaine de romans distingués par la critique dont Les Trois Reliques d'Orvil Fisher, La Profondeur des tombes et Meddik.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Cendres, pages 7 à 19, nouvelle
2 - Jaune Papillon, pages 21 à 32, nouvelle
3 - Les Hommes dans le Château, pages 33 à 58, nouvelle
4 - Quelques grains de riz, pages 59 à 84, nouvelle
Critiques
     Derrière une couverture dont on peut dire beaucoup de choses, mais certainement pas qu'elle est hors sujet ou qu'elle manque d'ambition, se cache le premier recueil de nouvelles de Thierry Di Rollo, auteur lyonnais mais qu'on verrait plutôt rescapé d'un pays qui, ces cent dernières années, a connu plus de périodes de guerre/famine/peste que le reste du monde réuni — un auteur bien connu des lecteurs de Bifrost et dont le septième roman, Le Syndrome de l'éléphant, paraîtra en mai 2008 aux éditions Denoël en littérature générale.

     Sept romans, un petit recueil — de la noirceur ; de la violence ; de la concision ; du sexe mais pas d'amour ; de l'amour, parfois, mais toujours chargé d'une folie brûlante — , Thierry Di Rollo a maintenant, et indéniablement, ce qu'on appelle une œuvre. Pour ceux qui ont le courage de s'y frotter, ce corpus ne fait jamais long feu ; cohérent, ses éclats de plomb fondu nous traversent en biais, le plus souvent de l'estomac (d'abord) à la cervelle (enfin).

     Les quatre nouvelles de Cendres s'intègrent parfaitement à l'œuvre dirollienne... que ce soit l'histoire du réfugié Renaud né « à l'époque où les maris pouvaient encore assister à l'accouchement » ; que ce soit celle de cet homme qui, blessé/brisé pour d'obscures raisons politiques, rêve de papillons jaunes ; ou cette jeune fille prisonnière d'un pseudo-comte Zaroff qui ne supporte pas l'odeur des menstrues ; ou, enfin, celle de ce manipulateur temporel obsédé par la chanson des Beatles Eleanor Rigby.

     Ce recueil est par conséquent une très bonne porte d'entrée pour découvrir l'œuvre de Thierry Di Rollo, un apéro sang et encre, nappé de cendres — du rouge, du gris, du noir, dont le papillon est le contrepoint parfait car jaune. Cendres vaut donc un coup d'œil, et sans doute plus. Cependant, à titre personnel, je conseillerais plutôt le plat de résistance : le diptyque La Lumière des morts/La Profondeur des tombes (Le Bélial', disponibles en poche chez Folio « SF »)... car quand on souhaite voir la guerre/famine/peste, les vraies, le plus simple c'est encore de sauter en parachute au beau milieu.

Thomas DAY
Première parution : 1/5/2008 dans Bifrost 50
Mise en ligne le : 25/5/2009


     Le moins que l'on puisse dire, c'est que lire du Thierry Di Rollo est une expérience particulièrement éprouvante. Aucune rémission en effet dans ses écrits, aucune concession au bien-pensant ou aux happy ends. Tous ses romans se déroulent sur les décombres de la civilisation, dans une atmosphère de crépuscule du monde, et laissent un goût de cendres dans la bouche.
     Cendres, c'est justement le titre sous lequel paraît aujourd'hui un recueil de quatre textes courts de l'auteur, un inédit, et trois rééditions, dont deux peuvent s'apparenter à de l'inédit, puisque publiées à l'origine dans un fanzine mythique, La Geste, introuvable de nos jours.
     On retrouve dans ces nouvelles les mondes déliquescents chers à l'auteur, et des personnages d'une noirceur démentielle : dans « Jaune Papillon » (1996), un homme se fait kidnapper et mutiler pour une raison, absurde, qu'il ne découvrira qu'après avoir enduré tant de souffrances. Dans « Les Hommes dans le château » (l'inédit), qui entretient de forts rapports avec le film de M. Night Shyamalan « Le Village », un châtelain laisse libre cours à ses vices. Di Rollo consomme aussi l'art de l'ellipse avec immodération : il n'est pas rare, dans ses romans, que l'intrigue s'interrompe brutalement pour reprendre quelque temps plus tard, alors que des événements importants ont pu avoir lieu, et qui ne seront connus du lecteur qu'à travers des dialogues des personnages après l'ellipse. On retrouve un peu ce phénomène dans « Cendres » (1997), où l'on suit la déchéance d'un homme dans un camp de réfugiés dont on ne connaît ni la localisation, ni les raisons de son existence...
     « Quelques grains de riz » (2003) est en revanche un texte un peu à part dans l'univers de Di Rollo, puisqu'entièrement construit autour de la chanson des Beatles, « Eleanor Rigby », et d'un fan des Scarabées qui décide de voyager dans le temps pour essayer de retrouver l'anti-héroïne de la chanson. Reste que la noirceur n'est jamais très éloignée...
     Au final, on conseillera ce recueil à ceux qui ne connaissent pas encore Thierry Di Rollo, ces quelques textes permettant de cerner son univers, avant des plongées plus longues et donc forcément plus dérangeantes dans ses romans. Ils découvriront alors une voix véritablement à part dans la SF française. Quant à ceux qui connaissent déjà l'auteur, ils retrouveront ici cette saveur très particulière qui fait que lorsqu'on ouvre un livre de Di Rollo, on est happé et on n'en ressort qu'une fois l'ouvrage terminé, certes pas indemne, mais en redemandant quand même.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 16/12/2007 nooSFere

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