Michael BISHOP Titre original : Who Made Stevie Crye?, 1984 Première parution : Arkham House, 1984 Traduction de Josie FANON
PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France), coll. Paniques Dépôt légal : 1985 Première édition Roman, 202 pages, catégorie / prix : 75 F ISBN : 2-258-01629-0 Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
Que faire quand une machine écrire tombe en panne ? La porter chez un réparateur, évidemment. Mais quand ce réparateur est un jeune homme blond à l'allure étrange et qu'il est, de surcroît, propriétaire d'un animal moitié singe, moitié vampire, les choses risquent de mal tourner. Une petite ville de Georgie, dans le sud des Etats-Unis, va être pendant une semaine le théâtre d'un cas de possession comme peu d'exorcistes en ont connu. Douée soudain d'un pouvoir maléfique, la machine à écrire de Stevie se met à transcrire ses cauchemars, à dévoiler ses pensées les plus secrètes, à anticiper sur son avenir. Entre le rêve et la réalité, la frontière est incertaine. La vie quotidienne bascule sans crier gare dans le fantastique. Qui tape à la machine, en pleine nuit dans la maison hantée par les souvenirs ? Quelle est cette forme minuscule dans la pénombre de la chambre ? Le singe-vampire ? Le mari de Stevie, mort récemment dans des circonstances dramatiques ? Parfois le temps s'arrête. Parfois, il s'accélère. La folie frappe à la porte. Au terme d'une semaine d'aventures terrifiantes (réelles ou imaginaires ? rêvées ou vécues ?), Stevie parviendra-t-elle à triompher des forces du mal ? Et, mieux encore, saura-t-elle apprivoiser le diable ?
Vous aimez le suspense, l'étrange, le surnaturel ?
Vous êtes à l'affût de livres « qu'on ne peut plus lâcher » ?
Regroupant exclusivement les œuvres de maîtres du genre, la collection PANIQUES est faite pour vous. Mais attention aux nuits blanches !
Critiques
Considéré actuellement comme l'un des plus importants, auteurs contemporains de science-fiction, Michael Bishop est malheureusement peu connu du grand public et un seul de ses romans avait été jusqu'à présent publié en France, Le Bassin des Cœurs indigo (1977, chez Lattes) ainsi que plusieurs nouvelles dans Fiction,Univers,Arachné,.., Tout cela malgré un réel talent récompensé d'ailleurs à deux reprises par le prix Nebula. En 1981, pour sa nouvelle « Retour à la Vie » traduite dans Univers 1983, et en 1982, pour son roman No Enemy but Time. Espérons donc que ce présent roman, La machine infernale, donnera un regain d'intérêt pour cet auteur.
Cette « machine infernale » est, en l'occurrence, une simple machine à écrire qui, un beau jour, tombe en panne. Sa propriétaire, Stevie Crye, jeune journaliste, l'emmène chez un réparateur très étrange. Peu de temps après, la machine prend vie et se met à écrire, seule, de longs paragraphes, qui retranscrivent les pensées, les cauchemars de la jeune femme.
Le roman débute d'une façon anodine par la présentation de Stevie, de sa vie de famille, de ses petits ennuis quotidiens mais ces courts chapitres d'introduction permettent à l'auteur de donner, tout d'abord, à l'action une apparence de tranquillité qui ne sera que mieux bouleversée par l'intrusion du fantastique et surtout d'approfondir la psychologie de l'héroïne, de la rendre très crédible et par là même d'intéresser vivement le lecteur à ses problèmes.
Puis l'action va progressivement s'intensifier pour basculer dans le surnaturel avec l'irruption de Seaton, la réparateur, et de son petit singe à tête de vampire. La frontière entre la réalité et l'imaginaire devient très difficile à cerner pour Stevie, engluée dans des cauchemars dont elle ne sait plus très bien s'ils sont sécrétés par son esprit tourmenté ou par la machine. Dès lors, et jusqu'au chapitre final, le roman va baigner dans une atmosphère irréelle, onirique, où la folie n'est jamais loin.
Il est à relever que la nouvelle « La Fiancée du singe », qui fait l'objet du chapitre XL, avait été également publiée à part dans une anthologie aux Etats-Unis. Elle vient d'être traduite en français par Jean-Daniel Brèque, dans une plaquette de luxe (tirée à 500 exemplaires), agréablement illustrée. Cette seconde traduction est nettement supérieure à celle du roman et restitue avec plus de précision et de sensibilité le style et le talent de Bishop.