Une fois n'est pas coutume, parlons de littérature pour adolescents, ou plutôt pour enfants.

     Si vous ne savez quel titre offrir à vos rejetons menaçant de vous dérober les titres les plus intéressants de votre bibliothèque ou tout simplement si vous êtes resté jeune d'esprit, je ne saurais trop vous conseiller de jeter un œil sur un petit bouquin qui vient de sortir et risque de solutionner vos problèmes. Il s'agit de ce tout récent conte de Michel Grimaud, auteur que nombre d'entre vous doivent connaître pour une quantité de romans pour la jeunesse, dont certains relèvent de la SF (nous n'avons pas oublié les remarquables L'île sur l'océan nuit et Le tyran d'Axilane, Grand Prix de la SF Française catégorie jeunesse l'an dernier, publiés respectivement chez Laffont et Folio-Junior), ainsi que pour trois romans en Présence du Futur superbement ignorés en leur temps par la critique spécialisée, mais qui présentent l'avantage et la qualité d'appartenir à la catégorie des ouvrages qui tiendront toujours le coup dans vingt ans.

     Cette fois-ci, il(s) nous offre(nt) un conte d'une beauté extraordinaire, d'une sensibilité et d'une justesse rares, comme on aimerait en rencontrer plus souvent. L'histoire en est simple et pourtant originale. Carbonelle, fille unique de riches et puissants industriels, possède des pieds d'un bon mètre de long, n'arrive pas à se chausser, et ce pour son plus grand malheur. Son père promet sa main ainsi que sa propre fortune à quiconque saura la chausser correctement. Des centaines de jeunes gens, uniquement désireux de faire fortune, se présentent mais leurs créations ne font jamais l'affaire, ne plaisent pas plus l'une que l'autre à l'enfant. Jusqu'au jour où Rossignol, un garçon très pauvre, tombe amoureux d'elle et se met au travail... La suite, vous la découvrirez vous-même en lisant cet étonnant court roman qui est aussi un modèle du genre. A déguster le soir, à la veillée, au coin du feu.