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Les Hommes stellaires

Leigh BRACKETT

Titre original : The Starmen, 1951
Première parution : Startling Stories n° 23, Mars 1951 (sous le titre "The Starmen of Llyrdis")   ISFDB
Traduction de Maxime BARRIÈRE
Illustration de Jack GAUGHAN

LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES / ÉDITIONS DU MASQUE (Paris, France), coll. Le Masque Science-Fiction précédent dans la collection n° 8 suivant dans la collection
Dépôt légal : 2ème trimestre 1974
Roman, 256 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7024-0265-8
Format : 11,0 x 16,5 cm
Genre : Science-Fiction

On remarquera que l'illustration a été abondamment utilisée : http://www.isfdb.org/cgi-bin/title.cgi?301881.


Quatrième de couverture
     Trehearne fut surpris de constater la prédominance persistante de la forme humanoïde, même lorsque les souches les plus lointaines n'avaient rien d'humain à la base. Yann lui expliqua ce qu'on enseignait aux jeunes enfants Vardde en classe de biologie générale : le développement de la forme humanoïde (c'est-à-dire possédant une tête reconnaissable se tenant dans une position verticale et droite, munie de deux membres inférieurs servant à la locomotion et de deux membres supérieurs capables de tâches manuelles) était simplement basé sur la nécessité pour une espèce donnée, qui progressait sur la simple fonction animale, de se tenir debout et d'utiliser son intelligence pour apprendre à faire fonctionner ses mains ou ce qui en tenait lieu.
     Leigh Brackett, qui épousa E. Hamilton en 1946, écrivit d'abord des récits martiens à la manière du cycle de E.R. Burroughs. Les hommes stellaires appartiennent à sa seconde manière, plus réaliste. L'homme est-il fait pour conquérir l'espace ? N'y aurait-il pas des barrières génétiques qui lui en fermeront l'accès ? Et quel sera le sort des privilégiés : héros ou parias ? (Jacques Van Herp)
Critiques

    En 1951, la course à l’espace commence à peine puisque l’épopée des premiers véritables « hommes stellaires » que sont Youri Gagarine et Valentina Terechkova est encore à venir. Dans Les Hommes stellaires, Leigh Brackett, alors âgée de 36 ans, pose la question du voyage spatial en des termes inattendus : et s’il était impossible non pour des raisons physiques – la motorisation de ses vaisseaux spatiaux n’étant guère explicitée – mais bel et bien phy- siologiques, les vitesses post-luminiques étant destructrices pour les tissus vivants ?

    L’autrice postule donc l’inaccessibilité de l’espace lointain… à une exception près, celle d’un peuple extraterrestre disposant d’une mutation génétique lui conférant une immunité aux accélérations du voyage spatial. L’immunité implique le monopole : les Vardda, seuls à même de se déplacer à travers la galaxie, se sont taillé un empire et viennent même visiter la Terre, pourtant aussi arriérée pour eux que dangereuse. Les autres civilisations de la galaxie dépendent de leur commerce et leur vouent des sentiments ambivalents, de l’envie à la haine. Toutefois, l’empire commercial des Vardda est fondé sur un mensonge : la mutation qui fait leur puissance pourrait être transmise ou suscitée chez d’autres, ruinant ainsi le pouvoir des « hommes stellaires ».

    Le space opera contemporain ne se limite pas à un empilement de péripéties interplanétaires : il a soin, le plus souvent, de poser un décor qu’il s’emploie ensuite à endommager, voire à détruire… car c’est dans la remise en question en profondeur des acquis intellectuels que se trouve la clé de l’évo- lution, dans un univers d’intelligences étrangères les unes aux autres. Sans renoncer aux quêtes interstellaires courantes à l’époque – on rappellera que le Seconde Fondation d’Isaac Asimov est contemporain des Hommes stellaires –, Leigh Brackett offre à son lecteur une dimension supplémentaire, et plutôt neuve, puisque l’enjeu de son texte est bel et bien de démolir son propre postulat. On pourra regretter, bien sûr, que la redéfinition de l’environnement interstellaire esquissée en fin d’ouvrage puisse dépendre de la rivalité amoureuse entre le personnage principal – un homme de la Terre – et son antagoniste Vardda au sujet d’une riche héritière… Et pourtant, même le personnage du Terrien se révèle énigmatique : au fond, comment a-t-il acquis la fameuse mutation faisant de lui un Vardda de plein droit sans en avoir jamais reçu l’éducation ?

    Le lecteur du présent roman pourrait bien être surpris par son caractère actuel : soixante ans plus tard, alors que le voyage interstellaire est toujours inaccessible, ce récit soulève des questions étonnantes… et y répond de façon audacieuse.

[lien vers le blod d'Anudar]

ANUDAR
Première parution : 1/1/2022 dans Bifrost 105
Mise en ligne le : 13/2/2025

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