En 2080, la planète est devenue un environnement inhospitalier pour les hommes. Alors que certains vivent sous des dômes qui les protègent des catastrophes écologiques, les autres doivent survivre dans un monde chaotique, où leur espérance de vie chute brutalement. Gérés de manière stricte par le Konsomat, ces dômes abritent une société extrêmement hiérarchisée, où les individus progressent uniquement grâce à l’argent qu’ils dépensent et où ils ont le droit de commanditer la disparition de ceux qui les gênent. Maximilien Krell vit sous un de ces dômes, à Paris, et exerce la profession de régulateur, c’est-à-dire d’assassin professionnel. N’aspirant qu’à changer de caste, il mène de nombreuses missions, exécute légalement et consomme, afin d’accélérer son ascension sociale et conquérir Wendy Carlson, de condition supérieure. Au lendemain d’un de ces meurtres ordinaires, Maximilien est attendu chez lui par deux hommes, qui le conduisent dans les locaux du Konsomat. Il y rencontre alors Gregory Elb, qui lui confie une mission qu’il ne saurait refuser : « réguler » trois membres du réseau terroriste rebelle Ikar, qui cherche à déstabiliser le Konsomat. Ce contrat, que Maximilien veut le dernier, le conduira pourtant à la découverte d’une réalité et d’un complot dont il est à mille lieues de douter de l’ampleur.

     Avec Ex Nihilo, Johan Krukoff fait une remarquable entrée dans les univers de la science-fiction et du thriller. Situant son action dans une société effrayante mais déjà familière, il relate la prise de conscience par un homme du traquenard et de la machination qui s’est mise en place autour de son existence. A l’instar des rouages de ce complot, l’écriture se fait ici froide, précise, implacablement méticuleuse, conduisant le personnage de Maximilien à la découverte des secrets du Konsomat, organisation à laquelle son existence est inextricablement liée.